Une année part, l’autre s’en vient
Comme le souffle lève la feuille
Le temps s’envole sans retenue.
Nuit après nuit nous effeuillons l’éphéméride
A la recherche d’un éden sans lendemain.
Mais dis ! Quand cesse la musique
Et qu’un silence sonne le glas.
Que reste-t-il de cette course,
Un peu d’espoir ou une faille indélébile ?
Leurre d’un temps que l’on maîtrise
Toutes ces horloges qui nous entourent
Tic après tac chante la chanson du temps qui passe.
Alors voilà, j’ai décidé
Vivre la vie, comme si demain n’existait pas
Prendre le pas
Sur le trépas pour l’effacer dans un sourire.
En pour l'an neuf, je me déleste
D’un peu de moi, d’un peu de nous
Pour un peu plus de légèreté.
Plus de bagage, plus que la joie
De me lever chaque matin auprès de toi.
Cet inventaire va donc permettre de faire le tri dans mes affaires.
Sur cette table tu y verras
La clef de mes pensées Qui sans détours
Te mèneras Là ou jadis nous avons ris.
Dans un tiroir, un vieux coffret contient tous les trésors tendres et dorés de mon enfance.
J’ai rependu de ci de là, toutes ces odeurs qui te sont chères
Pour que jamais tu ne t’égare.
Parfum d’encens, ambre et jasmin
Réchaufferont ta solitude.
Sur des dessins, j’ai retracé
Tous nos meilleurs souvenirs,
J’ai déposé les plus coquins
Sous l’oreiller,Afin, qu’ils illuminent
ton sourire.
Tu trouveras une vieille énigme à dénouer, qui je l’espère pour un instant
T’amusera.
Des statuettes, accumulées sur l’étagère retracerons tous nos voyages.
Sur des calepins sertis de sugilittes,
Tu trouveras noté à l’encre indélébile,
Toutes ces lignes, surgies de l’invisible
Qu’au fil des ans j’ai retranscris
Pour me permettre de respirer encore un peu.
Mes vieux stylos collectionnés comme une quête sont alignés sur le bureau
Ce vieux chandail, qu’un jour je t’ai volé,
pour conserver le goût, de ton amour va maintenant te revenir,
Dans le garage tu y verras le vélo rouge qui m’a porté vers l’inconnu
Pas de photos, je n’aime pas ça
Et ces bijoux que tu trouvais extravagant
De l’inutile et du futile bien entendu.
Mes plantes vertes, je les replante les dans un jardin
Pour qu’elles grandissent sans embarras.
Et tous ces films inédits, vont régaler un cinéphile
Le temps s’efface, dit que reste-t-il ?
Un peu de cendre, un vieux pendule, quelques vestiges, un grain de sable.
Le temps s’enfui, alors profite de chaque instant
Le temps s’effile, n’en perd pas une minute.