J'ai vécu longtemps dans les terres
Puis 12 mois au bord de la mer
Mes yeux rivés sur l'océan
Je me laisse porter par le vent
Dès que je le peux, j'écris
A l'encre de la nuit
Sur un petit cahier vert
Des mots pêchés dans la mer
Coquillages, galets, pierres,
Sable, crustacés, terre
Printemps, hiver
C'est l'inventaire en double exemplaire
L'un est le vent de la terre
L'autre est le vent de la mer.
Dans mes souvenirs, je traverse des champs de blé
Je caracole aussi sur un cheval emballé
Je marche au rythme des battements d'une ville
Ma vie, entre mes doigts, s'écoule et file
Dès que je le peux, j'écris
A l'encre de ma vie
Sur un petit cahier vert
Des mots sortis de la terre
Fille, fils, enfants de ma chair
Evasions, créations, passions, mystères
Automne hiver
C'est l'inventaire en double exemplaire
L'un est le vent de la terre
L'autre est le vent de la mer
L'année s'achève avec toutes les choses qu'elle m'a offertes
J'en récolte les graines et les sème dans les étendues vertes
Je ramasse des senteurs et de nouvelles images
Les yeux s'émerveillant au-delà du rivage
Dès que je le peux, j'écris
A l'encre de la nuit
Sur un petit écritoire
Des mots puisés dans le noir
Sourires, amour, chaleur, espoir
Présent, avenir, il suffit d'y croire
Joie infinie, chagrin éphémère
C'est l'inventaire en double exemplaire
L'un est le vent de la terre
L'autre est le vent de la mer
Minuscule et entière face à l'immensité
Je rassemble ce qui construit ma réalité
Peintures, mots, musiques emplissent mon âme
Faisant de moi une autre femme
Dès que je le peux, j'écris
A l'encre de la nuit
Sur un petit cahier blanc
Des mots capturés dans le vent
Fruits, fleurs, diamant
Or, métal, argent
Rires, pleurs, chants
C'est l'inventaire en double exemplaire
L'un est le vent de la terre
L'autre est le vent de la mer
Quand les tempêtes se mélangent
Je deviens aussi légère qu'un ange
Rien n'arrête les bourrasques du vent
La terre et la mer sont mes parents
Dès que je le peux, j'écris
A l'encre de la vie
Sur un petit cahier doré
Des mots puisés dans le passé
Eté, pleine lune, bébé
Quelque part sur la terre
Je suis devenue grand-mère
C'est l'inventaire en double exemplaire
L'un est le vent de la terre,
L'autre est le vent de la mer
C'est "l'un vent taire" qui maintenant se tait
Pour laisser place à la mère
Qui, avec le père, chérit et protège son bébé