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Être photographe sans objectif et rester objectif cela n’est pas banal. Il faut dire en toute objectivité que je suis photographe pro et que je suis aguerri à toute subjectivité. J’ai été journaliste-reporter au Liban avant de me reconvertir en photographe pour petit chien à sa mémère. Alors quand je me balade, dans les rues de ma ville préférée, ma ville de naissance, certains la reconnaîtront, je flashe, je capture, je mitraille avec mon vieux Leica. Je déteste le numérique, le numérique c’est bon pour les jeunets qui ne savent ni cadrer ni apprécier les distances.

Tenez par exemple, photographier cette jeune femme. Je dis tout de suite que ce n’est pas moi le photographe mais le cliché est vieux et je peux le commenter. D’ailleurs tiré en Sépia, il aurait été plus parlant si j’ose dire.  

Cette jeune femme qui lit attentivement « Le Petit Parisien », est cadrée à la perfection. L’opérateur a su capter minutieusement le regard de la Belle malgré ses paupières baissées, ce qui lui confère un visage concentré sur l’article.

 

A-t-elle posé ? Car lire en marchant ou marcher en lisant c’est pas facile. J’ai essayé… Je puis vous l’assurer,  il y a toujours une feuille qui voltige, un morceau qui se replie au petit vent frais du printemps. Si si c’est le printemps ; un coup d’oeil suffit pour apercevoir les petites feuilles portées fièrement par les arbres du boulevard. D’ailleurs notre « sujet" arbore un chapeau très plat et très seyant  sur un élégant chignon. Elle a posé pour protéger son cou qu’elle doit avoir aussi fragile que gracile, un  petit col sur sa mante de lainage léger. On découvre une élégante bottine qui dépasse de sa robe sans qu’aucun pli ne vienne caresser ses chevilles. A voir le carton à chapeaux négligemment accroché à son bras si correctement immobile, je m’interroge  encore. Peu importe en fait,  ce qu’il faut remarquer c’est la voiture à cheval qui s’éloigne derrière elle sur la grande avenue presque déserte dans un quartier riche. Comment je le sais…. Les maisons sont cossues, modestement luxueuses, de vrais hôtels particuliers, sis dans une rue à la netteté propre à manger par terre, pas un chien n’est passé par là         .

Soyons subjectif ; ah que Monsieur Haussman a fait de belles choses.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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