Elle avait beau remonter dans ses souvenirs
Elle ne se souvenait pas d'un vieux jouet adulé
Seulement de ces fabuleux et radieux avenirs
Qu'elle imaginait du fond d'un vieux fauteuil en osier
Les brins de saule dorés s'entrecroisaient en solides tresses
Bien installée elle devenait princesse
Elle jouait à Cendrillon, à la Belle au Bois dormant
Lovée, calée, recroquevillée douillettement
Le rotin séché craquait au moindre petit mouvement
Mais dans sa tête c'étaient comme un murmure
Le bruissement du vent, les pas du Prince Charmant
Echappé des ses lectures pour l'emmener vers de grandes aventures
Perdue dans ses pensées, la tête aux creux des mains
Elle revoyait ce confident des temps anciens
Transformé le temps d'un songe en trône blanc
En siège royal aux couleurs d'or et d'argent.
Et puis elle sursauta comme dans le passé
Quand maman criait "tu ne peux pas te bouger".
Les enfants ricanaient et la secouaient pour la ramener à la réalité
"maman, maman, on a faim, arrête de rêver.