Parmi tous ses habitants, Paris compte entre autre une femme singulière, Michelle ; on peut l'apercevoir de temps à autre sur les quais de seine, déambulant avec une grâce nonchalante. Elle choisit au préalable sa musique et s'en va apprécier les charmes de cette capitale réputée romantique. Car oui, comme beaucoup de femmes, Michelle a les yeux remplit d'étoiles, ce qui ne l'empêche pas de voir. Elle ne sait pourquoi, mais ses escapades l'obligent malgré elle à se vêtir d'une robe tout à fait charmante, et à ses pieds de talons expansifs. Elle se sent belle, elle se sent bien. La musique guide ses pas, et ses pas guident son cœur.
Dans les rues de Paris, elle se sent chez elle. Elle connait tous les commerçants et s'empresse à chaque fois de les saluer. Certains continuent toujours à rougir face à cette femme si belle et confiante. Elle respire le bonheur et la gentillesse. Bien sûr, si elle croisait par hasard un homme dont le charme est à la hauteur de ses désirs, elle n'en serait que comblée d'avantage. Et évidemment, si cette rencontre se passe comme dans les films, à savoir un échange intense de regard, son bonheur serait à son comble. En attendant, par cette belle journée d'automne, elle rejoint le pont des arts, la tête ailleurs.
Bien entendu, elle se sent obligée de s'arrêter au milieu du pont, pour regarder la Seine, comme guidée par la perfection qu'elle voudrait incarner. Une brise lui caresse le cou, ses cheveux d'un cuivre intense brillent au soleil. Cette journée est vraiment parfaite. Ses yeux d'un bleu profond ont du mal à se détacher de cette beauté parisienne.
Emportée par sa musique, Michelle commence à chanter. Elle ressent chaque note comme jamais. Ses mains se rapprochent de son cœur, ses yeux se ferment ; désormais, elle ne fait qu'un avec cet air si enivrant. Elle vit chaque couplet et chaque refrain. Deux minutes quarante-deux passent vite, la chanson se termine. Une dose d'endorphine parcourt son corps, elle se sent tellement bien.
« Oh la casserole »
Cette phrase la fit redescendre sur terre. Elle se retourna avec des yeux ronds comme des billes. Oui, on parlait bien d'elle. Choquée et blessée dans son orgueil, elle se déporta vivement à sa droite, sans faire attention au panneau d'affichage qui était juste à côté. Un malheur n'arrivant jamais seul, elle se cogna violemment la tête. Maintenant, sa fierté et son physique en avait pris un coup en moins de trois secondes. Son univers si parfait s'effondra. A partir de ce moment-là, il n'y avait qu'une chose à faire : fuir.
Devant sa glace, elle regarda son sourcil violet. Cette journée avait si bien commencé! Hop, un sparadrap pour cacher ça. Et pour panser son égo, une seule solution : son amie Pauline. Après avoir préparé du thé dans sa tasse fétiche, elle s'assit dans son fauteuil dont la couleur parme était un réconfort pour ses yeux et ses coussins si moelleux offraient un apaisement pour son âme. Sa tasse dans la main gauche, son téléphone dans la main droite, un plaid sur ses genoux et les yeux perdus dans le ciel, elle composa son numéro :
« T'en as pas marre de te plaindre pour rien? Voilà tes problèmes, une réflexion dans la rue et une bosse sur le front?! T'es pas un personnage de sex and the city, Si tu veux qu'il t'arrive quelque chose de bien dans ta vie, TU-TE-BOUGES, t'attends pas que ça arrive tout cuit dans le bec! C'est dingue ça! »
Certes, elle ne s'attendait pas à cela. Abasourdie par les paroles de son amie, elle s'arrêta de bouger quelques secondes, comme pour faire parvenir toutes ces informations à son cerveau. Au bout d'un moment, elle remarqua une tâche sur sa moquette. Elle s'approcha doucement et vit une auréole marron, avec une odeur particulière. Non, ce n'est pas ce à quoi elle pensait! Ce n'était pas possible, pas encore aujourd'hui! Elle se dirigea vers ses chaussures, déposées à l'entrée. Si c'est la chaussure gauche, c'est synonyme de chance! Elle la saisit en premier, pour mettre fin à ce suspens épouvantable. Fort est de constater que l'univers lui envoie un message…