P100 Marie-Hélène - Commedia dell'arte

Elle marchait tête baissée d'un pas rageur, furax, elle était furax......martelant « idiote, idiote, mais quelle idiote !  ». Des larmes ruisselaient sur son visage qu'elle essuyait d'une main tremblante... mais non elle ne pleurait pas « saleté de poussières dans l'oeil.... ». Mais comment elle n'avait pas vu, comment elle n'avait pas compris pendant tous ces jours, ces semaines, ces mois....comment ? Et là...en un centième de seconde le rideau se lève, la représentation est terminée, on enlève les masques ...le rêve s'écroule ! Oui bien sûr il y a eu des petits signes mais qu'elle n'avait pas envie de voir, des « absences » qu'elle mettait sur le compte de son travail, un peu trop d'appels tombant sur son répondeur...bien sûr. Mais à côté de ça, avec lui parfois c'était comme dans un film...si, si...un homme, une femme, la plage …...chabadabada. Les restos sous les pins, le vin blanc qui fait tourner la tête et, très lointain, comme dans un rêve, comme dans SON rêve : son rire. « Quel salaud, mais quel salaud ! ».....à combien a t'il joué cette infâme comédie, combien d'imbéciles comme moi sont tombées dans le panneau ? Alors c'est ça ? Ma belle histoire ? de la poudre aux yeux ? des mensonges ? de la comédie... ?« c'est à mourir de rire, tiens ! ». Elle ricane haut et fort sous les yeux étonnés et interrogateurs des passants. Mais pourquoi, pourquoi l'avait-il sortie de son désert affectif ? Elle était bien, elle....elle s'y était faite et lui...ce pourri...avait besoin d'un nouvel espace pour jouer. Oui c'est ça.....ce Don Juan de pacotille avait besoin d'une nouvelle proie. « Tu es pathétique ma pauvre avec ton rimmel qui coule...ben voilà que tu renifles maintenant, la classe !! » « Je le hais, je le hais, je le hais.... »

Elle marchait tête baissée d'un pas rageur.....