Je suis lasse de courir
Après le temps assassin
Qui ne cesse de flétrir
Les pages de mon destin.
Je suis lasse de valser
Sur ces musiques d’antan
Qui n’ont de sonorité
Que le murmure du vent.
Je suis lasse de coucher
Sur des papiers sans éclat
Des mots faibles et mort-nés
D’en avoir perdu la foi.
Lasse du temps qui passe
Et de son cortège fou,
De courir vers l’impasse,
De m’émietter de partout,
De laisser passer, flottant,
L’inaccessible bonheur,
D’en oublier le présent,
De succomber à la peur.
Vertige de ne laisser
Ne serait-ce qu’un éclat,
Un bout d’empreinte effacée
De ce que je fus, pour toi.