Si j’étais un homme, je serais romantique. Fleur bleue même.
Je papillonnerais d’une bouche à l’autre, pas dans le but de briser des cœurs, non, simplement pour le plaisir de distribuer à chacune un peu de ma douceur.
Je serais un amant attentionné, généreux de caresses et de tendres paroles. Rendant unique chaque femme. Je butinerais à leurs lèvres, tout ce qu’elles ont d’agréable à m’offrir. Profiter du moment à deux sans jamais se poser de questions, sans jamais rien se devoir. Puis lorsque j’aurais épuisé la flamme à la source, je m’envolerais vers d’autres yeux, d’autres promesses.
Je serais leur souvenir le plus brûlant, le frisson qui ne s’estompe jamais.
Je laisserais les fleurs les plus fragiles. Je ne les cueillerais pas par peur de les froisser. Je ne les toucherais que du regard, alléché par ce qu’elles pourraient provoquer en moi, mais je me détournerais bientôt d’elles parce qu’il serait risqué de jouer avec le feu. Les fleurs en apparence inoffensives seraient les plus dangereuses. Celles qui vous retiendraient à vie. Celles par qui la souffrance arriverait.
Je préférerais les plus joviales, celles qui n’attendraient que d’être explorer.
Nous aurions les mêmes attentes, les mêmes désirs. Sans compromis. Heureux de se retrouver, point malheureux de se quitter.
Sans tabous. Se donner du plaisir, repousser la gêne.
Avec respect. Sur le même pied d’égalité.
Sans anticipation. Seulement le présent. L’instant. Un doux baiser qui laisse son empreinte en un sourire. Suave souvenir.
Lorsque je serais lassé de mes multiples voyages, je me poserais définitivement sur une de celles que j’ai tant convoitée, mais que je m’interdisais jusqu’alors. M’adapter désormais à cette dernière conquête. Me laisser apprivoiser. Entrelacer ma vie à la sienne.
J’irais enfin au bout de la confiance, chemin duquel je ne m’écarterais pas malgré les ornières.