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Revenant de sa promenade sur la plage, l’homme bifurqua sur une route latérale qui le menait au parc. Il aimait cet endroit pour son calme, il connaissait quelques autres personnes qui appréciait cette paix au milieu du bourg et il aimait peut-être autant que le parc ces rencontres quotidiennes avec ses vieux amis.

Ce jour-là, il n’y avait personne d’autre qu’un petit trafiquant de drogue et un homme plutôt riche sur les abords de son parc. Monsieur secoua la tête avec dépit. Il s’apprêta à faire demi-tour pour retrouver les afflux de la mer quand il vit le jeune homme sortir dix sachets d’aluminium de sa poche sans grande discrétion. Monsieur reconnut aussitôt dans ce geste le trafiquant amateur et se mit à détailler le riche client : costume bleu marine, cravate grise, peau claire. Il ne parvenait pas à en voir plus. « Maudite vieillesse… » pensa t-il dans son fort intérieur. Il hésita un instant puis se décida à s’approcher un peu. Il reconnut à la tâche de vin sur son visage, le stagiaire qu’il avait eut dans sa dernière année de service. Il n’eut pas le temps de se rappeler son nom car au même instant, le stagiaire sortit de sa poche son insigne de policier et son pistolet. « Non de non, pas ton flingue grand fou ! » grogna t-il en s’approchant à grand pas. Le jeune homme fut allongé à terre sans ménage, face contre terre, les mains menottées dans le dos. « Circulez monsieur, il n’y a rien à voir. » fit un second policier qui venait d’apparaître. Mais celui-ci ne dévia pas et alla jusqu’au « client ». Le policier regarda son mentor arrivait et eut la chair de poule : « Mon… sieur… Le… quintrec ! » bégaya t-il. « On dit bonjour quand on est poli. » répondit simplement celui-ci en relevant avec douceur l’homme à terre. Il regarda le visage du délinquant et eut un hoquet de surprise : mis à part ses yeux pleins de haine, le jeune homme ne devait pas avoir plus de 20 ans. Il avait les cheveux noirs, les traits doux d’un enfant et une barbe naissante. « Ton nom ? » demanda t-il. « Juan. » répondit celui-ci d’une voix forte. Il hocha de la tête et se tourna vers le policier qui se tenait auprès de lui, les bras ballant. « Vous voulez ma photo ? 

_ Mais … et … le trafiquant ?

_ Juan ? Je m’en occupe. Foutez le camp ! » Le policier s’empressa de hocher de la tête et cinq minutes plus tard, il n’y avait plus que Juan et Monsieur dans le parc.

Monsieur lui ôta les menottes d’un coup de main.

« Comment z’avez fait ça ? 

_ T’occupe. » Répondit Monsieur lui faisant signe de le suivre. Juan resta planté comme enraciné dans le sol.

« Bon, tu viens ou tu préfère la police ?

_ C’est quoi vot’nom ?

_ Monsieur, appelle-moi Monsieur. Bon et maintenant viens ou j’appelle la police. » Juan hocha de la tête et lui emboîta le pas.

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