On savait bien qu'on aurait pas dû venir là ! Mais la tentation était tellement grande et l'occasion tellement parfaite.
Mon douzième Halloween, j'étais déguisé en squelette cette année là et comme d'habitude nous faisions le tour des maisons avec les copains pour demander des bonbons ou « jeter des sorts ». Nous avions fait le tour de toutes les maisons de la résidence et commencions à nous éloigner de l'agitation de cette soirée pour s'enfoncer un peu plus dans le bois.
« T'as peur ? ! » me demanda Jordan
- Non, pourquoi ? Après tout c'est moi le squelette ! lui répondis-je sûr de moi, peut-être aussi pour me rassurer un peu, au fond.
- Allez les copains, on se dégonfle pas, hein ! On a dit qu'on y rentrerais alors on y rentre, ok ? Dit Alex le leader de notre groupe
- Mais tu tu tu es sûr ? ! Tu tu tu ne vvvvvvvveux pas une au……..tre fois. Suggéra le bègue.
- T'inquiète y paraît qu'le vieux, il est tellement sénile et fatigué qu'y pourra rien nous faire. Renchérit Bagoût.
Au bout de quelques minutes de courses à pieds dans le petit bois, nous arrivions enfin sur le petit chemin qui menait à la maison « Hantée » comme on l'appelait.
Qu'est-ce qu'elle était lugubre cette baraque ! Très sombre, sans lumière pour ainsi dire et y en même qui nous ont dit qu'ils y voyaient comme des yeux rouges à travers les fenêtres. Rien que d'y penser j'en avais des frissons dans le dos.
Arrivé sur le perron, la question se posa :
« Maintenant qui sonne à la porte ? » Demanda Alex.
Evidemment, c'est tombé sur moi, peut-être parce que tout le monde pensait que j'étais le plus courageux… en tout cas je ne me dégonflais jamais. Après 2 tintements, personne ne répondit alors Alex il a proposé que j'ouvre. Ce que je fis. Les copains me tenaient par tous les pans de mon déguisement, tout en me poussant pour que je sois bien le premier à rentrer.
« Y a quelqu'un ? » Dis-je timidement
Personne ne répondait alors on continuait à s'insérer dans la maison. Chacun de nous avait un œil à droite et à gauche pour être sûr de ne pas être surpris par quelques présences inopinées. Tout à coup, une voix, ou un bruit, apparemment en provenance de la cuisine du vieux.
« On on on dededevrait pepepepeut-être pas pas resres rester ici !
Le bègue était de plus en plus paniqué et nous autres, on avait les jambes en coton et le cœur qui commençait à se nouer. Nous nous serrions de plus en plus les uns contre les autres, on avait froid mais en même temps on crevait de chaud. On avançait petit à petit… toujours moi le premier évidemment !
« Monsieur, vous êtes là ? ! »
- T'aurais pas dû parler, on va s'faire repérer maintenant ! »
Je poussais très lentement la porte de la cuisine, elle grinça longtemps, très longtemps, trop longtemps ; la pièce était tellement sombre que l'on ne distinguait pas à 2 mètres.
Soudain la lumière jaillit nous aveuglant et une masse sortit de derrière le plan de travail en criant « BOOOO ! ! ! ! ». Et là, jamais Oh grand jamais mon cœur n'avait autant battu et ma voix crier aussi fort. C'était nos parents qui s'étaient cachés dans la demeure pour nous foutre la peur de notre vie. Ils avaient vraiment bien réussit leur coup, les bougres ! Je me promis, à partir de ce jour là, de ne plus jamais rentrer dans une maison sans y avoir été invité au préalable.
Quel souvenir !