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Lumière éteinte, figures dépeintes, jeu de feintes,

Face à face brutalement inquisiteur,

Je sens ses yeux me chercher sans cesse,

Tourbillonner devant les miens,

Etinceler comme des feux follets,

Et essayer de me happer.

 

Une porte claque, un espace se ferme, vital,

Pour lui et pour moi, protection de nos rivales

Envies, de nos émois si tentateurs, trop destructeurs

Distiller à l’envi chaque mot, le ciseler, le faire beau,

Le palper, le dire, le contredire, le redire, maudire

Ce mur entre nous, ce jeu des masques, cette porte close.

 

Je suis loin, il n’est plus qu’une odeur,

Un sentiment, un souvenir,

Je me souviens de peu,

De lui, de son sourire, de son dos,

Appuyé contre la porte de la chambre,

De ses mains aux larges paumes, chaudes.

 

Une porte me mure dans le silence,

Nous éloigne l’un de l’autre,

Me rend étrangère à mon ami,

Le farde des maux de la terre,

Ne laisse passer que d’infimes bruits,

Que des ressentis anesthésiés.

 

Une chandelle chancelle,

Je tremble de froid,

Un vent s’engouffre

Dans l’ouverture-

Meurtrissure,

Mais aussi salut.

 

Une porte a cédé, a libéré

Les bruits qu’elle cachait,

Les sentiments qu’elle dissimulait.

Un torrent de vie

Rejaillit

Entre moi et lui.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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