Le notaire, maitre Ange Hailus leur avait dit : -"Gardez-vous de vendre l'héritage que vous ont laissé vos parents, un trésor est caché dedans, Je ne sais pas l'endroit mais un peu de courage vous le fera trouver. Le soleil descend nimbant la terre de ses rayons d'or. Un ciel de traîne, où passe une bande d'étourneaux annonce vents et pluies. C'est la fin de l'été, dans les champs, le foin mis en meules attend d'être engrangé. A l'horizon se profile le toit d'une église surmonté d'un clocher, un peu plus loin un petit bois et quelques maisons. Un petit village simple, pour des gens simples. Sur la brouette sans ridelles ils ont posé deux sacs de jutes : l'un est bien plein et fermé par un lien de chanvre, l'autre, qui lui est accolé a la gueule grande ouverte, il s'offre à la charge de la récolte. Ils ont passé tout le jour courbés par le travail, plié vers une terre ingrate donnant peu de fruits et réclamant trop de labeur. Tout le jour, l'homme a fourragé la terre pour mettre à jour les pommes de terre. Sa femme le suivait emplissant le panier qu'elle revidait dans les sacs. La journée a été rude l'homme décide de s'accorder un instant de repos après un dernier coup de bèche… Le dernier coup de bèche a mis à découvert un diamant gros comme un œuf qui les mettra pour toujours à l'abri du besoin. Il a enlevé son chapeau qu'il tient dans ses mains noircies et croisées sur un estomac supportant dignement depuis toujours la faim et la soif.
L'homme contemple la terre retournée.
Sa femme qui lui fait face a joint ses mains dans un geste d'émerveillement quasi religieux.
Elle prie avec ferveur pour que ce qu'elle voit ne soit pas un rêve et qu'elle puisse enfin s'acheter autre chose que ces sabots qui lui blessent les pieds.