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Par un temps pluvieux, ne sachant que faire, je décidais de me rendre au musée de la poterie à Raeren, petit village germanophone à la frontière belgo-allemande.
Le château médiéval abrite des collections de grès et de céramique.

Dès le portail franchi, je reconnaissais ces vieux  murs entourés des eaux ruisselantes de deux rus dont la musique avait déjà bercé mes oreilles. Plus j’avançais, plus je me sentais chez moi. Les premières vitrines présentaient une variété d’objets de l’époque romaine. Brusquement je m’arrêtai. Je reconnus les cruches bellarmines ( en grès rhénan brun ), les sifflets en terre vernissée à tête d’homme souriant. Toute ma vie je les avais transportés avec précaution à travers l’Europe. Ces pots à visage et les vases à barbe faisaient ma richesse. Mais stupeur !  Je n’étais point une femme mais un homme à fière allure. Les photos et commentaires du musée m’apprenaient que je m’appelais monsieur Mennicken. Tiens ! Le même patronyme que ma grand-mère maternelle. Aurais-je été mon propre ascendantl dans une vie antérieure ? Est-ce possible ?

Pour en avoir le cœur net, la semaine suivante je me rendis sur les hauteurs de Limbourg, place forte de l’ancien duché. La route qui nous mène à Hèvremont longe les remparts. Ce chemin de ronde est magnifique avec sa vue plongeante sur la vallée de la Vesdre. Au-delà de la porte d’Ardenne , je suivis un sentier à travers les prés pour retrouver la ferme de mes ancêtres paternels.. Là, une surprise de taille m’attendait. Dans une prairie, je me retrouvai au milieu d’un champ de bataille. Il ne me resta qu’une solution : faire la morte parmi les cadavres. Ces troupes françaises occupaient la région et envisageaient la prise du château. Ca alors ! Me voici dans la peau d’un mercenaire enrôlé alors que les troupes traversaient la ville de Trèves. C’est ainsi que mon trisaïeul épousa une jeune fille de la région et s’établit définitivement au pied de la forteresse.

De mes trois vies je retiens que le pigeon voyageur que je suis avait déjà fait son commerce partout en Europe et provenait d’une autre région. Je comprends pourquoi j'ai envie de circuler sans cesse.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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