Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Je te vois. Tu ne le sais pas. Je t’observe, tapie, dans la pénombre du soir d’été mon regard tamisé t’épie.

Tu m’ignores, inconsciente de mon existence immobile.

Au téléphone tu gazouilles, volubile, tu ris, tu dis des choses futiles, mille paroles inutiles.

Dans la pénombre du soir d’été silencieuse j’attends. Nulle révolte.

Tu vas, tu viens, papillon désinvolte, tes ailes virevoltent pailletées de rayons, la mousseline légère de ta robe mordorée palpite sur ta gorge nue.

Ma Salomé ! Danse jusqu’au vertige, ma maîtresse libertine, ivre de tes amours clandestines.

Sous tes voiles qui voltigent je te vois. Mon regard tamisé traverse tes mensonges, met à nu tes faux-semblants, te pénètre jusqu’à l’âme, éphémère flamme de désir, éphémère femme de plaisir.

Pour lui tu te fais belle, tu revêts ta luxure de savants déshabillés, de lourds parfums entrelacés de lourds bijoux d’or fauve. Tes entraves, mon esclave, mon affranchie, follement bruissent quand ton pied brusquement glisse sur le parquet ciré. C’est lui ! Tes joues rosissent, tu vas, tu cours vers l’étranger. Danger.

C’est l’autre. Le mari.

Ses mains sur la soie lisse de ton cou, serrées comme un licou, à t’étrangler…

Sans effort il pourrait, d’un baiser, t’écraser, frêle libellule, minuscule…Dans la pénombre du soir d’été j’entends craquer les articulations de ta fine membrure, de ton corps disloqué. Pauvre Salomé !

Bien fait.

Dans la pénombre des soirs d’été les regards tamisés des jalousies complices insidieusement trahissent.

Tag(s) : #Textes des auteurs
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :