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Clodo ! La cloche ! La rue ! Le métro ! Les flics ! Les abris de nuit !

 

Avant, c’était la vraie vie ! Celle de tout le monde !

 

Je ne me plains pas, même si je n’ai pas choisi cette vie qui me colle à la peau. Avant, j’habitais une petite maison, du côté de Montélimar avec ma femme et mes deux gosses. On était bien. Si, si, on était bien ! Ca n’était pas le rêve non plus ! Un petit bout jardin, une bagnole d’occasion à crédit, des vacances au camping, des potes...

Au fond du jardin, il y avait un cerisier. Pas bien grand, il donnait si ça lui chantait ! Moi, quand je rentrais, je sirotais une bière à l’ombre. Je peux vous dire, (ici, il ne faut pas de virgule)que j’en ai passé du bon temps Auprès De Mon Arbre. Je le soignais, je le bichonnais, je lui parlais. Je lui parlais de ce qui allait, de ce qui n’allait pas, de tout, de rien quoi...

 

Et d’un coup, le chômage, plus de boulot ! Le bistro, les copains de fortune, de mauvaise fortune. Non m’sieur, il y a rien ( je crois que tu devrais choisir entre l'expression correcte : il n'y a rien, ou la langue parlée familière : y a rien ) pour vous ! Ca (virgule) j’en ai connu ! La picole qui s’installe petit à petit, à ton insu. Tu te retrouves dans la rue, roulé en boule dans le caniveau. Les bonnes âmes qui te veulent du bien. Du bien que tu ne peux pas accepter, que tu ne peux plus accepter, que tu ne veux plus accepter. Tu la vois venir de loin (virgule) la charité ! Elle se lit dans les yeux. Sauf Le Respect Que Je Vous Dois, j’avais envie de les tuer toutes, les bonnes âmes !

 

La galère ! Ta femme s’en va. Les gosses aussi. Elle te dit qu’elle n’en peut plus de cette vie-là. Je la comprends (virgule)ma Fernande ! Ce n’est pas une vie que de vivre avec un poivrot !

 

Parti un beau soir avec un routier, je me suis retrouvé le matin Porte des Lilas. Je voulais me refaire, me refaire une nouvelle vie. Trouver du boulot (virgule) pour mes gosses et ma femme. Ici, c’est comme ailleurs ! Non, m’sieur, il y rien ( y a rien / il n'y a rien ) pour vous !

 

A force, tu te retrouves sur le Boulevard du Temps Qui Passe... Ca ne traîne pas. Les copains, la bouteille, la manche ! Je vous jure, la manche (virgule) au début, c’est dur. Tu perds ton âme ! Une pièce M’sieur-dame.. . Tu ne peux pas savoir ! Tu n’es plus rien, qu’un bras et une main tendue. Les yeux baissés, tu rumines ...  encore et encore. Ta maison, tes gosses, Fernande, les petits câlins, les potes, le jardin... A force, tu voudrais faire le grand saut, Mourir Pour des Idées qui te font du mal, qui t’entraînent malgré toi au bistro à vider les bouteilles. Tu n’oses même plus regarder Les Amoureux des Bancs Publics. Sauf le respect que je vous dois, t’as envie les tuer, ils te font trop mal à te rappeler ta vie d’avant.

 

Quelquefois, pas souvent, tu te prends à avoir la hargne. Tu vas voir l’Assistante Sociale. Tu lui joues une sérénade de bons sentiments et d’envie de te refaire. Au fond de toi, tu n’y crois pas, tu n’y crois plus. Tu lui balances par habitude La Balade Des Gens Qui Sont Nés Quelque Part et qui voudraient bien un petit bout de soleil dans leur tête, parce qu’ils ont y ont droit, n’est-ce pas ? Tout le monde y a droit, même moi, n’est-ce pas ?

 

Ce qu’elle te dit et rien, c’est du pareil au même ! C’est l’Enterrement de Verlaine qu’elle te propose ! Une cure de désintox, un petit boulot, un foyer ! Moi, ce que je veux, c’est Fernande et mes gosses ! Alors, ...

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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