Mon ange.
Oui mon ange, je les entends ces larmes dans ta voix. Ce noeud dans la gorge dont tu ne parviens pas à te défaire.
Tu n'as pourtant jamais baissé les bras. Tu t'es battu corps et âme contre elle. Tu as crié au loup durant ces nuits de pleine lune où tu n'étais plus que l'ombre de toi-même.
Devinais-tu en ton for intérieur qu'elle restait là, aux aguets, glaçant le sang qui coulait dans tes veines, jetant une nouvelle fois son dévolu sur toi... elle n'avait juste reculé que pour mieux sauter.
Les dés sont pipés mon ange. Tu as avancé les yeux fermés, vendant la peau de l'ours, croyant l'avoir tué, mais mine de rien elle s'inscrustait, s'anésthésiant dans un coin de ton corps, cherchant à noyer le poisson afin que tu n'y voies que du feu.
Pour mieux revenir par la suite, sans faire de quartier.
Aujourd'hui, mon ange, tu portes ta croix. Dignement.
Toi qui venais à peine de renaître de tes cendres et qui soulevais déjà des montagnes. Tu croyais déjà toucher le bonheur du bout des doigts et qui avais tourné la page de ces moments si douloureux.
Elle t'a rattrapée au tournant, faisant fi de tes peurs et de tes larmes, elle qui se donne le droit de te mettre face à tes démons, elle qui se fait appeler "maniaco-dépression".
N'aies crainte mon ange, nous en viendrons à bout. Elle a remporté une bataille mais ne gagnera pas la guerre. Main dans la main, nous gravirons cette montage que tu pensais pouvoir atteindre seul et nous la soulèverons à deux, pour apercevoir de l'autre côté, en contrebas de la douleur, l'étincelle de la guérison.