Robert m'a demandé :
- est-ce que tu as donné sa viande au chien ?
J 'ai répondu :
- non, mais j'ai donné sa langue au chat.
- tu as donné la langue au chat, mais c'était notre langue, et pas la langue du chat.
- j'en savais rien, moi, si tu l'avais gardée dans ta main, je ne l'aurais pas donnée au chat, mais comme tu ne sais pas tenir ta langue... eh bien, elle est tombée par terre et je l'ai donnée au chat...
- tenir ma langue, tenir ma langue, peut-être, mais je sais garder un secret, je ne suis pas comme toi, je n'ai pas une grande langue.
- la tienne est peut-être moins grande, mais elle est bien pendue, elle ne risque pas de tomber.
- c'est normal, ma langue est vivante, ça n'est pas une langue morte.
- Non, mais celle du chat l'était bien, elle... elle était même un peu verte, heureusement qu'on ne l'a pas mangée !!
- la tienne l'est aussi, par moments, quand tu dis c'est tous tes gros mots...
- menteur, langue de vipère, vas, tu sais bien que je ne blasphème jamais !
- si peu, si peu, allez, j'ai l'habitude de ta langue de bois.
- langue de bois toi même, tu n'es qu'une méchante langue, voilà ce que tu es. Et ça m'apprendra de prendre langue avec toi, voilà où ça nous mène...
- allez, arrêtons nos coups de langue, faisons la paix, tiens, je t'offre une bonne langue-de-chat, avec le café, ça va être fameux...
- T' as raison , chéri, on ne va pas se chamailler pour si peu...
RIDEAU