Je me demande si cela ne se passait pas pendant le solstice d’été ? Notre fidèle chat avait déserté le logis depuis quelques jours et je m’inquiétais. Roudoudou, c’était le nom de notre chat, me manquait ; sa tendresse surtout me manquait.
Il avait du partir pour un périple avec d’autres chats avec lesquels il avait des accointances, peut être pour traquer la femelle, et c’était peut-être perdu au premier carrefour !
Je n’étais pas très satisfaite par le début de mon histoire. J’avais des mots à caser, et croyez moi, insérer des mots imposés dans une histoire, c’est pas facile. Par exemple, nullipare. Tout d’abord j’ai cru que c’était le nom d’une famille d’animaux ! Et bien non, pas du tout ! Le dico me balance que c’est une femelle avant sa première gestation ! Super ! Bon je pourrais l’accoupler, si j’ose dire, avec les ovaires, mais comment ?
Et vous connaissiez vous, le mot assuétude ? Moi pas ! J’étais complètement déboussolée. J’allumais une cigarette, et je me perdis un instant dans la transparence de la fumée.
Je revins sur mon texte. Il fallait que je trouve absolument un homme, un chat, n’importe qui avec une balafre, qui vivrait dans une masure, oui, ça s’annonçait bien. Oui, mais quel rapport avec le début ? J’étais en parfaite incohérence.
Je m’imaginais très bien la tête de mon éditeur, et je savais ce qu’il allait me dire : « Ton texte est d’une légèreté à tomber par terre ! Mais que t’arrive-t-il ? ». C’est sur, il me le renverrait sans équivoque possible.