Arbre de Vie
Pensées obliques ( part three )
Ma muse s’est penchée sur mon berceau,
Ne délivrant que ces deux mots,
‘Raisonne et clairvoyance’
Qui dorment au sein de mon arceau
Et s’éveillent par intermittence,
Comme un douloureux fardeau.
Le tronc noueux
Poussé par mes racines éparses,
Se penche un peu
Pour que le soleil le trace.
Aux branches effilées
Par son temps échu,
Enveloppé par le vent en tribut,
Il maîtrise ses humeurs,
Se laissant effeuiller aux lueurs
De l’automne annoncé.
Laisse ouvert ses grands yeux
Sur ses champs qu’il domine,
Il s’étire fort rugueux
S‘ébrouant de bas en cime.
De vallées entravées
Du vent en rougeoiement,
Il peut voir s’évader
Encore au firmament,
Sous son soleil de Tyr,
Ses saisons amassées
Autour de lui, striant
Le cœur de son empire.
Chaque tresse a laissé
En ses veines visibles
Une ride ondulée,
Lovée comme une cible.
Sa fleur est à miner,
D’une suave senteur
En corolle bourdonnée,
Elle laisse vibrer sa peur.
A l’heure de s’échapper,
Elle se transforme en nef
Qu’aux cieux délabrés
Se font dans le relief.
Ses fruits parsemés,
Sont murs en fin de saison.
Il s’efforce à sevrer
Leur perte d’embryon.
Poussé en d’autres terres
Pour fertiles raisons,
Il s’écorce pour ne faire
Plus qu’un en sa dimension.