Quand le vent
Soulève la poussière
Sur les champs
De désert et de sel,
Un enfant
Ferme les yeux et rêve
Doucement
A un courant de sève.
Il attend,
Tout nu, dans son village
Que le vent
Le soulève en voyage ;
Et le sort
Qui s'abat sur sa terre
N'est que mort ;
Une valse de misère.
Quand son regard se perd
Au fond du paysage
Tout de sable et de pierres
Qui se dresse sur son passage,
Il erre un goût amer
Qui se glisse dans nos veines
De ne pouvoir rien faire
Que soutenir sa peine.
Chaque jour,
S'épanouissent d'autres vies,
Dans l'amour,
Au loin, même sans abris.
Et le soir,
Quand montent les couleurs,
Dans le noir
Il y a une mère qui pleure.
Leslie
Debout, sous la pluie, Leslie,
Rien ne te désarme.
Malgré les cris d’ici,
Nous sommes à l’abri du drame.
Au milieu de la confusion
Des nouvelles du monde,
Tu ne te fais plus d’illusion
Sur l’intérêt des ondes.
Change la vie, chantent les voix.
Ton espoir n’est que du vent.
On change les noms, on change de croix
Tu ne comptes plus les enfants.
Parfois, des curieux vont venir
Pour négocier un prix,
Sans changer ton avenir
Sur ta terre en épis.
Les heures semblent s’évaporer…
Même s’il pleut aujourd’hui,
Demain il n’y aura qu’à prier
Avant que le miracle ne s’enfuit.
Changer les priorités, les idées reçues,
Vois par-dessus nos têtes.
Tu ne sais si l’on s’est aperçu
Que ta terre était en miettes.
Changer de vie, essayer autre chose…
As-tu le choix de l’atrocité ?
Le monde ne remettra pas en cause
Un désert qui ne fait qu’avancer.
Tout n’est que lit de poussière.
Bien que vivante, ton âme s’aigrit.
Tu n’as pas de regard en arrière,
S’est un vide infini.
Cette pluie, pour toi, est un trésor
Bien plus précieux que leurs dieux.
Chaque goutte sur ton corps
Suffit à te faire toucher les cieux.
Changer de scénario, changer l’espace,
Tu prends ta vie comme un cadeau
Les jours où le ciel, dans sa grâce,
Nous réapprend le prix de l’eau.