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Bonjour
 
Je m'appelle Anne.
Tout le monde m'appelle Nanou, sauf Alex mon mari qui préfère Anne.
 Dans les années 80, pour cultiver de la verveine, nous avons choisi d'habiter le sud de la France, chaleur oblige! Mais dame Verveine est décédée suite à une pointe à -15°C (et oui! même dans le Sud!)
 Alors nous avons donné dans des cultures plus connues (en apparence) : les fruits et légumes. Les années ont passé; nous avons ouvert quelques petites fenêtres de ci de là (théâtre, sophro....classicos, quoi!).
 Il y a 2 ans la fenêtre s'est ouverte plus longtemps : D.U. de Médiation, rencontre de gens d'horizons très différents, cours de psy passionnants... Bref que du bonheur!
 Un samedi matin mémorable nous avions 4 heures d'atelier d'écriture; le groupe avait une telle soif d'apprendre, que la ponctualité paraissait de rigueur; l'intervenante n'avait pas du tout la même approche : une heure de retard!
Sans même s'excuser, elle démarra son intervention. Elle était du genre "Parlez-moi de moi, y a qu' ça qui m'intéresse."
Toute vêtue de noire; un visage dur, fermé; une ressemblance étrange avec la sorcière de Blanche-Neige.
A sa seule évocation, des frissons me parcourent l'échine...
Elle avait bien connu R. Barthes (prononcer Baaaaarrthes).
Une heure sur son approche "vécue" de l'écriture!
Elle ne remarquait même pas l'ennui mortel qui nous submergeait. Enfin, elle nous dit de sortir une demi-heure, avec crayon et papier et de noter nos impressions tout en restant seuls.
Je m'éloignais avec la ferme intention d'aller boire un thé chaud dans un bar et de boycotter la consigne.  Les bars étant enfumés, je m'assis sur un banc dans un square tout proche et observais.
Les mots que par principe je me refusais à transcrire, s'imprimaient  dans mon cerveau d'une façon étonnante; et puis retour en salle; et là surprise : quelques petits exercices me faisaient découvrir mes "petits camarades" sous un angle totalement différent : l'un qui intervenait avec beaucoup de facilité d'élocution, faisait un blocage total sur l'écriture, l'autre qui semblait toujours en décalage dans ses prises de paroles, écrivait avec beaucoup d'humour et d'imagination...
Ce D.U. m'avait donné l'envie d'approcher un atelier d'écriture.
C'est ainsi que quelques temps plus tard je débarquais dans l'un d'eux nommé : "écriture créative".
Pendant quelques temps je restais un peu tapie dans l'ombre, mais, petit à petit, certains textes et poèmes très sensibles, me firent pointer le bout du nez.
  Et puis... le 7 octobre 2007, coup de tonnerre : proposition 22!

A partir des informations ci-dessous que vous devrez obligatoirement
utiliser car elles auront une importance prépondérante dans votre
récit, l'Equipe d'Ecriture Créative vous propose de tisser une
histoire selon ce que votre imagination ou votre sensibilité vous
dictera :
Le(s) personnage(s) principaux : Uriel et Euxane (l'un ou l'autre ou
bien les deux)
Un lieu : L'île de la terre du Levant
Un contexte : Une civilisation en proie à la révolte
Les éléments : un foulard mauve, un vieux manuscrit, une lame, un
miroir
Un arbuste : la coque du levant ou Anamirta cocculus
La météo : Pluie dense.
Un instrument de musique : un ocarina
Laissez votre pensée vagabonder au fil des mots et laissez s'exprimer
le Jack London, le Walter Scott ou le Jules Verne qui est en vous.

L'Equipe d'Ecriture Créative
 
Je lus, relus, re-relus...abasourdie!
Euxane : mon amie de pensionnat!
Uriel : son mari!
L'île de la terre du Levant : leur île que j'aime tant!
L'instrument de musique : l'ocarina d'Uriel, qui nous a tant gavées : "El Condor Passa" à longueur de journée!!!
L'Anamirta cocculus : le seul arbre de l'île! Les pêcheurs de l'île utilisent son fruit rouge pour stupéfier les poissons!
Question stupéfaction, j'étais servie!
"Vous avez dit hasard?"................................................................
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Lundi15 octobre 2007
Chaque année avec Alex, nous prenons une semaine de vacance commune; comme je suis affublée d'une peur du vide maladive, Alex a depuis toujours réfréné son envie de faire le GR 20 en Corse. Mais cette année Hugues, notre voisin qui approche de la soixantaine veut faire cette rando pour la dernière fois  et comme il déteste la solitude il a monté un super plan avec Alex!
Ils font le GR et moi je pars retrouver Euxane pendant une semaine.  Le deal m'a semblé correct, d'autant plus que je n'ai pas revu Euxane, Uriel, l'île, depuis près de 2 ans.
J'ai pris mon billet d'avion pour Kioko, la ville côtière la plus proche de l'île de la terre du Levant.
Ce mardi matin, installée sous la tonnelle je ferme les yeux : je pense à cet instant magique : mon arrivée : chaque fois c'est le même rituel : j'arrive à pied au Fort d’Uriel, dès que je franchis la première marche, Euxane attaque au piano (fortissimo!!!!) : "Entertainer" de Scott Joplin, la musique du film "l'Arnaque" avec Paul Newman et Robert Redford.
Les notes envahissent le Fort; les yeux de Paul Newman!!!!!!!!
La jeunesse de Redford!!!!! Notre jeunesse!!!!!!!
Je pose mes bagages et grimpe; Euxane abandonne son piano et descend; et nous courons à la rencontre l'une de l'autre prêtes à pleurer ou à rire du bonheur de ces retrouvailles...
Plus qu'une petite semaine de patience.....................................................
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Lundi 22 octobre 2007
Ouf! L'avion a décollé. Je me recroqueville pour étouffer cette angoisse qui me vide. Au contrôle ils m'ont dérobé mon flacon de calva : "Pas de liquide en cabine Madame!"
 Je ferme les yeux, repense à mon cours de sophro, gestion du stress : comment chasser les pensées parasites : je penche lentement la tête de gauche à droite... Non, décidément la sophro ne marche pas dans les airs. Je reviens à la méthode des vœux :
- Si je sors vivante de cet avion, je jure de ne pas manger de chocolat pendant un mois;
il s’en suit une légère amélioration : la terreur devient peur, mais il faut donner plus :
- pendant 3 semaines, je m'engage à apprendre un poème chaque soir avant de m'endormir.
J'espère que ces promesses me permettront d'en réchapper....
Enfin la voix du commandant de bord annonce la fin du voyage.
Je me repelottonne pour l'atterrissage.... Sauvée...momentanément
Je récupère mon sac à dos et me dirige vers l'embarcadère.
Jampa m'attend près du bateau d'Euxane.
Jampa est Tibétain. Euxane l'a ramené tout jeune sur l'île. Elle était partie au Tibet avec Sabriye Tenberken, une Allemande non voyante, afin de s'occuper des enfants aveugles du Tibet, totalement abandonnés, condamnés à la mendicité et à la misère.
Euxane avait décidé d'adopter le plus petit d'entre eux : Jampa.
Quand je l'avais vu pour la première fois, Euxane m'avait dit :
"Sais-tu Nanou que Jampa signifie "gentillesse aimable" en tibétain. Alors tu piges?"
Bien sûr que je comprenais. Euxane n'aimait que les gens intelligents, gentils et généreux! Alors Jampa c'était un don du ciel..!
 
-Hello Jampa! Dis-je en m'approchant du bateau
-Bonjour Nanou! En forme?
Une impression bizarre, indéfinissable me saisit.
-Jampa, je ne vois pas les bateaux navettes.
-Tu ne peux pas les voir car Luire les a supprimés.
-Luire?
-C'est le nouveau nom qu'Uriel s'est donné.
-C'est une blague?
-Hélas, non. Tu vas être surprise! Mais maman te racontera.
-En attendant explique moi pourquoi il n'y a que notre bateau.
-Luire a décidé que plus aucun touriste ne viendrait "polluer" l'île
de la terre du Levant et comme l'île lui appartient!!!
 Maman n'est pas contente et les gens de l'île sont furieux.
-Et bien allons-y Jampa!
Je ne désire pas poursuivre cette conversation avec Jampa.
Il me tarde de retrouver Euxane et Uriel pour comprendre...
Luire, l'anagramme d'Uriel, quelle bouffonnerie!
Je me concentre sur les gestes méticuleux de Jampa.
Euxane a équipé le bateau d'un guidage automatique par GPS ce qui permet à Jumpa d'aller sur le continent en toute sécurité.
Il en est très fier!
Je commence à apercevoir le fort qui domine l'immense plage de sable lunaire.
- Tu peux enfiler ton K-way Nanou, je sens qu'il va pleuvoir.
Je m'exécute sans discuter. Météo France ne pourrait soutenir la comparaison avec Jampa!
Enfin nous accostons. Une fine pluie nous fait accélérer le pas. Je n'arrive pas à suivre Jampa qui pourtant porte mon sac à dos.
La pluie se densifie et c'est au pas de course que nous atteignons le Fort.
Je suis trempée.
Dès notre entrée Jampa se précipite aux cuisines; à chaque retrouvaille, je retrouve avec autant d'émerveillement son déplacement "animal".
"Résiste, prouve que tu existes..." la voix d'Euxane me parvient, tout doucement, soulevée par l'accompagnement du piano.
Je gravis les marches en riant, Euxane apparaît, je lui lance :
-Alors tu as changé "notre" code d'entrée!
Elle se raidit :
-Ma pauvre Nanou si ce n'était que ça....
Je prends Euxane dans mes bras. L'énergie semble avoir déserté son corps.
-Viens te sécher Nanou; je vais te faire un bon chocolat chaud et je te raconterai l'histoire d'un prince qui n'est plus très charmant!
J’emprunte l'escalier nord derrière Euxane.
Après quelques banalités, j'ose enfin poser "la" question :
-Uriel n'est pas là?
-Il passe de temps à autre, mais il demeure dans la petite maison près de la crique des embruns.
Pendant qu'Euxane prépare le chocolat, je sèche mes cheveux et mille et une pensées me traversent l'esprit...
-Tu sais Nanou, j'ai souffert, souffert....mais à présent c'est terminé.
C'était dur d'être seule. Je voulais préserver Jampa. J 'aurais aimé t'avoir près de moi, te parler, t'écouter...C'est une triste histoire que je vais te raconter.
 
Un soir Uriel est revenu avec une jeune asiatique : Leïa, qui était arrivée trop tard pour prendre le dernier bateau pour le continent. Comme cela arrive souvent, nous l'avons recueillie pour la nuit. 
 Pendant le repas, petit à petit, Leïa, passionnée par notre conversation, s'est emparée de la parole pour terminer par un long monologue, ponctué par nos hochements de tête. C'était comme si nous avions branché France Culture à table : alternance de moments passionnants avec des moments où nous déconnections totalement. Elle était dans son monde et ne nous voyait plus.
Quand nous nous sommes retrouvés seuls avec Uriel, nous avons piqué un fou rire en nous imaginant comme deux toutous, à l'arrière de certaines voitures, hochant la tête imperturbablement. Nous étions bâillonnés.
Trois jours plus tard, j'improvisais une petite fête pour l'anniversaire d'Uriel. Nous étions une quinzaine. Alors que je jouais la Sonate au clair de Lune, Uriel s'est approché de moi en pleurant :
"Pardon, Euxane, je te fais trop de mal!".  Je jouais un peu plus fort pour couvrir sa voix, pour que personne ne l'entende. Même si j'avais remarqué qu'il avait beaucoup bu, son attitude me remuait très fort. La fin de cette soirée me paraissait............sans fin.
Le lendemain, j'étais bien décidée à approfondir cette petite conversation. Je questionnais Uriel. Mal à l'aise dans un premier temps, il finit par me dire qu'il voulait prendre un peu de recul, de distance vis à vis de moi. Je lui demandais s'il avait fait la connaissance de quelqu'un d'autre. Non, me dit-il, c'est une quête personnelle.
J'étais scotchée, tu sais Nanou, j'avais toujours pensé que si nous nous éloignions, ce serait de mon fait. Et là, je n'avais rien senti, rien vu venir.
Il me proposa de rester au Fort, lui irait méditer dans la petite maison du bout de l'île.
Pendant une semaine, j'errai dans le Fort, malheureuse comme je ne l'avais pas été depuis très longtemps. Heureusement que Jampa était là ! 
Uriel venait au Fort chaque jour. Le troisième jour je remarquai qu'il avait noué négligemment un foulard mauve autour de son cou. Je le trouvais terriblement séduisant et en même temps assez bizarrement je ne le reconnaissais plus.
 Tout d’abord, il me demanda de ne plus l’appeler Uriel, mais *Luire*, c’était en résonance avec ce qu’il entrevoyait de sa nouvelle personnalité !
Puis il prit un décret pour interdire la venue des touristes sur l'île.
 Les habitants de l'île vinrent m'apporter une pétition que je lui remis : il ne la regarda même pas. 
Je tentais de lui parler de nous, de comprendre, mais il ne m'écoutait pas; nous devenions étrangers l'un à l'autre.
Un jour je décidais de le suivre. J'attendis qu'il descende toutes les marches pour m'engager dans l'escalier. En me penchant sur la balustrade, je le vis face à l'immense miroir de l'entrée : il resserrait son foulard mauve autour de sa gorge tellement fort que son visage était tout rouge. Je criais "Uriel!". Il sortit du Fort sans m'entendre. Il marchait d'un bon pas. Je le suivais à une distance raisonnable. Quand il atteignit le bosquet d'anamirta cocculus, je le vis sortir un sachet de sa poche et le remplir de fruits! Ces fruits qui causent des vertiges pouvant entraîner la mort! Uriel les ramassait! Pourquoi?  Moi qui aime les choses cadrées, qui aime tout comprendre, tout analyser, j'étais perdue, totalement perdue…
C'est alors que je vis une silhouette s'approcher d'Uriel; une douleur innommable me traversa le corps; je reconnus Leïa !
Je rentrai au Fort je ne sais comment. Uriel m'avait menti!
Je l'avais toujours pensé incapable du plus petit mensonge! Tous mes repères « foutaient le camp » !
Le lendemain je retournais près de la petite maison ; Leïa était seule; je décidais de l'aborder :
-"As-tu conscience d'être en train de détruire notre couple?"
Elle me regarda d'une façon très dure, très très dure,
-"Ton couple? Mais de quoi parles-tu? Sais-tu, ou plus tôt connais-tu ce qu’est l'Amour?"
Et là, Nanou, elle débuta un long, long monologue; elle me parlait d'amour physique, de domaines dont je n'avais, d'après elle, même pas idée. Pendant qu'elle parlait, je l'observais et j'eus comme une intuition absolue : cette femme était dépourvue de toute morale sociale. Il fallait que je m'éloigne de cette force destructrice. En partant vers le Fort, j'entendis une musique lointaine : l'ocarina d'Uriel, il jouait un air qu'il avait composé le jour de l'arrivée de Jampa.
Il me fallait lui parler : la musique me guidait bien au delà de la crique des embruns. C'est en arrivant près de la plage des cactus monstruosus que je l'aperçus. Il portait pour tout vêtement son foulard mauve. Il posa l'ocarina sur une natte, commença d'éplucher un fruit d'anamirta, puis s'avança dans l'eau jusqu'à mi-cuisse tout en croquant dans le fruit. J'étais paralysée, comme si mes dents avaient croqué ce fruit! Mais comment pouvait-il? Ce fruit très dangereux; cette plage interdite à la baignade pour cause de lames de fond très fréquentes! Je crois que je me suis évanouie...
 
Le froid me fit revenir à moi. Vite! Retrouver mon petit garçon! Il était dans la bibliothèque, plongé dans la lecture d’Harry Potter en braille. Tout en continuant à glisser son doigt sur sa page, il me demanda de venir m'asseoir près de lui. Son contact me rassurait, je fermais les yeux, puis les rouvris, car j’avais aperçu un vieux manuscrit sur le rebord de la cheminée. Intriguée, je me levais pour le consulter. En lisant le titre, je regardais Jampa paniquée! : "Pratiques sexuelles extrêmes"
Tu vois ma Nanou à quel point j'étais perturbée! Evidemment, Jampa n'avait pas pu le voir! Je perdais tout sang froid, toute lucidité!
Ce devait être Uriel qui avait égaré cet ouvrage. C’était une traduction d’un livre japonais. Japonais ! Dans mon cerveau c’était : « Stupeur et tremblements !»  Lentement, le puzzle se mettait en place dans ma tête. Tu sais, ce film japonais que nous avions vu ensemble, et que j'avais détesté : "L'empire des sens.»  L’histoire de ce couple qui vivait une passion absolue et qui tentait d’atteindre des sensations physiques charnelles extrêmes, en côtoyant la mort.
Mais oui :
-L’éloignement des touristes de l’île ! Les îliens ne s’approchaient jamais de la plage du cactus monstruosus !
-Ces fruits moitié aphrodisiaques, moitié mortels,
-Le bain près des lames de fond, qui précédait l’union,
-Leïa serrant le foulard mauve d’Uriel jusqu’à l’étouffement…
Tout concordait !
Lentement, comme je faisais avec mon ordinateur, j’envoyais mes années d’amour avec Uriel à la corbeille….
Non seulement je ne l’aimais plus, mais peu à peu le dégoût m’envahit…
-Tu sais, Euxane ces grandes passions sont sans lendemain ! Il te reviendra, lui dis-je.
-Ah! Nanou! Toujours prête à retricoter une relation…Non ! Il est allé trop loin pour moi. Mon sang breton me dit que c’est sans retour possible. Désormais, je vais consacrer toute mon énergie au retour des touristes sur l’île. Il en va de la survie économique des gens de l’île, de ma survie mentale !
Voilà, je t’ai dit l’essentiel ! Je n’ai même plus envie de répondre à la question : Pourquoi ?
Mais je vais te faire une surprise ; pendant tout ce temps j’ai beaucoup progresser au piano ! Je vais te faire un « énorme » cadeau !
Tu sais « Vision », cette  sixième étude de Liszt que Boris jouait si bien. Je l’ai travaillée, travaillée des nuits entières…Ecoute…
Euxane, se mit au piano ; j’étais en larmes ; toute l’atmosphère sombre du début de l’étude me pénétrait… Uriel ! Comment avait-il pu ?
Et puis petit à petit le morceau devenait lumineux, lumineux !!!
Je retrouvais Euxane, mon Euxane !!! 

 

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