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Lorsqu’Uriel accosta sur l’île de la Terre du Levant dans l’air encore tiède de cet après-midi de Novembre, il ne fut accueilli que par les cris des goélands nichés dans la falaise escarpée qui se dressait devant lui comme un monstre de solitude. Il dénoua tendrement le foulard mauve qu’il portait autour du cou. Uriel n’était pas un marin comme les autres. Son but n’était pas de vouloir chercher des épices, de la soie, des perles ou d’autres biens plus enviables comme l’or ou l’argent. Son intention n’était pas non plus de partir à l’aventure pour découvrir de nouvelles contrées. Non, Uriel fuyait. Consciemment. Il avait passé sa vie à fuir.

Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui, et détailla le paysage qui illuminait déjà ses yeux bleus patinés. L’Ile du Levant était l’une des dernières îles sauvages de l’archipel d’Astoria, dans la mer des Utopias, bien connue pour sa beauté et son authenticité, une île si petite et à la forêt vierge presque impénétrable qu’elle ne pourrait jamais abriter d’hôtels ni d’immenses complexes touristiques. En dehors de quelques villages indiens, elle n’était fréquentée que par des passionnés de plongée sous-marine ou autres rares personnages un peu décalés en quête de nature, de repos et d’authenticité. Les deux populations cohabitaient dans le respect de l’autre. Des pirogues jonchaient les plages de sable blanc qui s’étalaient à perte de vue. Il laissa son vieux voilier se reposer sur les eaux bleu turquoise et se dirigea vers la falaise. Il connaissait par cœur les contours de l’île, pour l’avoir repérée visuellement sur des cartes avant son voyage. Car si Uriel fuyait, on ne pouvait pas lui reprocher en revanche de partir à l’aveuglette : il ne partait jamais en terre inconnue. Et pour cause…

Tag(s) : #Textes des auteurs
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