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Quelque chose a changé en ce qui semblait immuable. A la succession des saisons en osmose avec la nature, est venu le temps où le soleil règne en maître, chassant les nuages porteurs de pluie bienfaisante. La clémence de la température, accueillie comme un cadeau inattendu par les humains, heureux de l’économie  de chauffage, utilisent  leur temps libre  pour vaquer  à de douces  promenades  sous le ciel serein.

Si le soleil brille pour tout le monde, tous les êtres vivants sont-ils logés à la même enseigne ?

Au potager, certaines tomates et autres courgettes ou aubergines, un temps assommé par la canicule et la sécheresse, reprennent en octobre leur maturité   interrompue.  Les reines marguerites se croyant en mai, refleurissent allègrement.  Pruniers et cerisiers désolés par le gel de printemps sur leurs fleurs prometteuses, après avoir fait le deuil de leurs prunes et cerises avortées, se déshabillent de leurs feuilles.

Jeannot Lapin est aux abonnés absents, victime  avant le réchauffement climatique de la disparition de ses râteliers des haies jugées inopportunes par l’agriculture intensive, davantage que par le plomb des fusils de chasse.  Maître Goupil, navré de la rareté du campagnol, se console  avec les occupantes habituelles du poulailler. Le pigeon de clocher qui n’a pas accès aux hosties s’aligne sur le toit de la maison guignant avec impatience  l’heure  du remplissage  des mangeoires de la volaille, oubliant qu’il convient d’user et point abuser.  Un arrêté municipal décidant la nécessaire éradication des gloutons, par ailleurs porteurs, par leurs fientes   de germes nocifs   pour les bovins, met brutalement fin par un tir aux pigeons   au pillage organisé de la gent pigeonnière… Et les vaches constatant  le triste état de leur pacage rasé de près par leurs langues voraces, se font une raison : les Humains sauront bien compenser  le manque d’herbe et de foin par un complément alimentaire, à moins qu’ils ne choisissent prématurément   pour un certain nombre d’elles le chemin de l’abattoir.

Et pour les Humains, indubitablement, quelque chose a changé si l’on en croit les statistiques. Le nombre de ménages obligé à se contenter du minimum fixé par le sacro -saint seuil de pauvreté serre d’un cran sa ceinture pendant que certains PDG s’accordent  des augmentations de salaires princières et les actionnaires considérant  que  le gonflement de leurs dividendes est dans la normalité,  oubliant de dire merci s’insurgent  contre les grévistes réclamant leur part de gâteau.

Oui, incontestablement, quelque chose a changé … 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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