« Ce petit a de l’oreille et un bon tempérament – demandons à tante Estelle de lui prêter son instrument à cordes »
Ainsi parlait Stradi, le père d’un petit garçon qui s’évertuait à jouer sur un instrument bizarre et grinçant. Pourtant le petit se retrouva à faire vibrer une carcasse dans un orchestre quelques années plus tard !
Mais une caisse de résonnance doit avoir une âme et voilà que l’instrument refusa de jouer. Amati avait beau frotter les cordes, remettre de la colophane sur son archet rien n’y fit. Le cœur à l’envers, il dut renoncer à jouer avec l’orchestre la légende de la forêt viennoise. D’un coup de main il envoya promener cette caisse de « tambour ».
Pleurant, Amati entendit soudain une petite voix. Etonné d’abord, il prêta l’oreille qu’il avait absolue et comprit que c’est son instrument qui lui parlait.
- Je suis mal fait, je n’ai pas l’âme qu’il faut, mon bois n’est pas de bonne qualité. Je me souviens que mon bois venait des montagnes. Je me souviens c’était les montagnes Roses ; crois mois et je te guide dans cet endroit magique.
Un peu sonné, Amati, se dit qu’il ne risquait rien.
Il se rendit dans les Montagnes Roses, et toujours guidé par la petite voix, il choisit le bois d’érable ondé le meilleur pour l’acoustique. Avec « tu fabriqueras, le fond, le manche, un chevalet et des éclisses. Ensuite tu choisiras le meilleur épicéa pas un bois très noble mais qui possède une résonance à nulle autre pareille.
C’est ainsi fourbi, qu’Amati, se rendit dans un atelier près de Crémone en Italie… Là où un certain Stradivari travaillait déjà les violes de gambe. Prenant modèle sur cet instrument, Amati s’acharna et sculpta un fond, un manche, des volutes, des éclisses, un chevalet dans les effluves de résine et de colle. Ainsi naquit le violon qui sut de suite de quel bois il était fait. Mais un violon à une âme et c’est la petite caisse mal construite que Amati un jour envoya valser d’un coup de pied et qui sans rancune qui lui souffla le secret.
Bien des années plus tard, on entendit : Ce petit a de l’oreille et un bon tempérament, demandons à tante Estelle de lui prêter son violon » un stradivarius bien sûr.