Est-elle fuselée, la fourmi qui s’active en tous sens au sol à la recherche d’on ne sait quelle pitance dans l’attente de son mets de prédilection : le puceron ?
A l’inverse, le doryphore adulte, plutôt rondelet, fier de ses rayures, stoïque et sans impatience excessive, surveille la pousse des pommes de terre. Sous les feuilles, la femelle pondra sa ribambelle d’œufs.
L’un et l’autre guette l’araignée sournoise susceptible de les emprisonner dans ses fils.
Au potager, la combinaison des genres livre sur un plateau à Mister Doryphore et dame Fourmi les ingrédients utiles sans qu’ils n’aient nul besoin de s’essouffler pour nourrir leurs progénitures respectives.
Cerise sur le gâteau, les victuailles prisées par les squatters du jardinier ont la sagesse de se contenir à un prix plancher.
Ne le criez pas sur les toits : la cohabitation pacifique de la fourmi et du doryphore est menacée par la révolte des faibles, les pucerons qui n’en peuvent plus d’être les mal-aimés …
Ils sont forts de cette évidence : un puceron a plus d’ancêtres qu’un éléphant.