C’est lors d’une plongée simple, avec masque et tuba, que le goût des profondeurs lui est venu. Passer des heures à observer cette vie sous-marine, suivre une raie, un banc de sars, ces poissons genre daurade avec une rayure noire, ou de saupes avec une ligne jaune le long du corps, de mulets. Parfois il piquait la tête sous l’eau pour admirer ce qui se passait sur le tapis de sable ou s’activaient des genres de fourmis, des escargots, des Bernard l’Hermite ou laissant dépasser ses 3 dards autour de ses yeux, la vive ensablée. Une piqure et c’est une paralysie d’une bonne demi-heure…Aussi du fond, il levait la tête pour voir le plafond de liquide et le toit de la surface ou le soleil apportait lumière et chaleur. Il fallait rejoindre ce plateau, en faisant le chemin inverse mais pieds au plancher pour pouvoir reprendre son souffle au plus vite !
Pour profiter plus longtemps de ces plaisirs il décida de s’équiper d’une combinaison. Plusieurs arguments militaient en faveur de cet investissement. D’abord, la protection de la peau car le souvenir de cette piqure de méduse était encore très présente dans son esprit. Une petite méduse violette, après deux heures de nage, était venu se frotter sous l’aisselle droite produisant une brulure instantanée suivi de démangeaison durant une bonne heure. Ce, malgré les remèdes à base de sable, d’eau claire. La combinaison de plongée donnait une forme fuselée et la pénétration dans l’eau s’en trouvait améliorée. Enfin, plus de limite de temps à cause de problème thermique. Le suivi d’un barracuda, pouvait s’éterniser, l’espèce ayant tendance à rester légèrement en retrait de vous mais pas plus d’un mètre. On pourrait presque se toucher…La tête n’est pas sympathique du tout ! Mais il se contente de nager dès lors que l’on n’attrape pas au fusil un autre poisson que l’on accroche autour de la taille et qui peut constituer un appât. En plongeant à trois mètres, parmi les failles des rochers il était courant de voir les cachettes des langoustes qui laissaient dépasser leurs antennes ! L’erreur à ne pas commettre est de vouloir l’attraper par ses antennes… En effet instantanément l’animal les rétracte en venant frotter sur sa carapace produisant une douleur obligeant à lâcher prise ! Non il faut attraper par le corps, pas par la tête. La tendance était de rester le plus longtemps sous l’eau mais en étant plus essoufflé lors de chaque remontée. Pas question de faire un plateau à mi-distance vu la faible profondeur.
C’est alors qu’il décida de franchir l’ultime étape la plongée avec bouteille ! Le graal de ce sport. On fait ce que l’on veut, pas besoin de remonter au bout de deux minutes il n’allait jamais au-delà.
La première expérience fut une sortie avec un moniteur connaissant les bons endroits et cette sortie fut mémorable. Après une promenade dans ce décor multi couleur, empli de vies, vers cinq mètres, dans une faille, se reposait sur le fond un superbe requin de plus de deux mètres. Il s’arrêta net ! Impressionné par la largeur de la tête de l’animal ! Le masque à tendance à faire grossir mais de voir la largeur impressionnante de cette tête cela stoppa son élan. Le moniteur habitué s’approcha du squale pour le caresser mais ce dernier d’un coup de queue s’échappa sur le champ ouf ! La sensation avait été forte et c’est cette image de large tête qui subsiste de ce moment-là.
Comment ne pas être ébloui par cette abondance de couleurs et d’espèces de poissons tropicaux. La nature n’a pas fini de nous émerveiller.
Il emmènera son fils la prochaine fois.