360-61-62-63-64 et nous y voici : 365ème et dernier jour de l'année. Saint-Sylvestre, Jour de l'An, je me fiche de ces qualificatifs. Nous sommes le 31 décembre 2021, point.
Pour cause de cas de Covid, le réveillon auquel j'avais été invitée a été annulé. N'ayant pas trouvé de plan B, c'est donc seule que je m'apprête à terminer 2021. Bien sûr, j'aurais aimé fêter l'évènement en compagnie de congénères, rire, manger, boire, échanger, danser. Mais je refuse de m'effondrer. La solitude m'est familière, je considère donc cette soirée comme une autre.
Il me faut pourtant bien l'occuper. Pas grand-chose dans le placard, ni dans le frigidaire, mis à part la bouteille de champagne que je réservais au réveillon prévu. Et à cette heure, les commerces ont fermé leurs portes. Qu'à cela ne tienne ! Une bonne soupe maison fera l'affaire.
Allez, un verre de champagne (je n'ai pas de coupes) m'égaiera certainement un peu. Les jours précédents se sont égrainés en un chapelet d'ennui et de tristesse : le chômage qui perdure, des journées qui trop souvent riment avec monotonie, une déception sentimentale qui me laisse KO comme un boxeur à la sortie du ring. Je préfère arrêter de ruminer cette liste de désordres dans l'année qui vient de s'écouler et songer à y allumer une lueur d'espoir.
Ce champagne n'est pas mauvais du tout, je m'en ressers un verre. Je l'aurais volontiers bu en compagnie mais ça ne sera pas le cas ce soir. Minuit approche : pour certains, on doit se préparer à décompter les secondes avant l'heure fatidique ; pour d'autres, on doit s'ennuyer ferme devant le petit écran. Pour ce qui me concerne, toujours navigant dans mes pensées, je commence à envisager une issue plus heureuse à cette soirée.
Soudain, une envie de partager un instant de bonheur avec mes proches, qui pour la plupart ne le sont pas géographiquement. Pas par SMS, trop banal, trop succinct, ni par téléphone, pas envie de parler avec des trémolos dans la voix.
Non, l'écriture me préservera de cela. Je me mets donc à mon clavier en me remémorant une citation de Sénèque. Et j'ai très envie d'y ajouter une touche d'optimisme malgré mon humeur troublée.
"La vie, c'est une pièce de théâtre : ce qui compte n'est pas qu'elle dure longtemps mais qu'elle soit bien jouée." |
Je me relis plusieurs fois et pas mécontente de moi, je choisis les destinataires de ma carte de vœux. J'appuie presque fébrilement sur la touche Envoyer. Peut-être que les jours à venir auront un gout de fête quand je lirai les réponses à celle-ci…
Allez, un dernier verre et au lit !