Noirs dans la neige et dans la brume…
Les pas du colporteur laissent leur trace profonde
Sur la surface lisse qui efface toutes formes.
Harassé de fatigue, il lutte depuis des heures
Pour tracer son chemin dans l’épais manteau blanc.
L’époque est difficile, et les ventes trop rares.
La pauvreté a gagné les gens de la montagne.
Il a si peu d’argent.
Impossible d’espérer nourrir sa famille
Pendant l’hiver qui descend des hauteurs.
Son moral légendaire qui l’a toujours soutenu,
Aujourd’hui, face à tant d’adversité,
Commence à le quitter.
Le col est encore loin.
Peut-être infranchissable.
Et la nuit qui s’annonce.
A quoi bon se dit-il.
A quoi bon résister si la foi m’abandonne.
Je pourrais me laisser glisser dans la douceur
Du froid et de l’humide.
Je pourrais par son poids
Laisser ma lourde hotte m’enfoncer un peu plus.
Je pourrais m’endormir.
Alors oui, ainsi,
La charge de vivre disparaitra à jamais
Et cette souffrance ne me tourmentera plus.