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Tôt ce matin, j’accompagne Antonio sur les chemins de Vénétie qu’il affectionne tant. Les premières notes du printemps fusent comme de délicates perles jetées d’une main maladroite. Rouges- gorges, pinsons, pouillots véloces éveillent l’aube rose de leurs sifflements légers. A l’unisson, ils chantent inlassablement la délivrance de l’hiver, l’éclosion proche des bourgeons, la délicatesse des premières pousses entre les feuilles mortes. Le bourdonnement des violons rythme d’une hâte tranquille les mélodies des fauvettes et des grives dont les chants se déploient et s’enlacent. Dans un regain d’extase, les turbulentes sittelles lancent leurs trilles au sommet des feuillus. Les roitelets nerveux s’envolent dans les aigus sans savoir bien à quel saint se vouer.  Les sous-bois exhalent l’humus et le champignon tandis que les notes acidulées égaient haies et prairies. Bientôt viendra le temps des semailles rendant la terre grosse des promesses de l’été. Vivaldi, ta musique m’enchante et me transporte de joie !

Tag(s) : #Textes des auteurs
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