L’été du bord de mer
Étale avec passion l’écume
Comme coups de spatule
En traits blanchâtres
Morceaux de bouteille vétustes
Translucides répliques
De l’ardeur d’un cœur robuste
En sons aquatiques
Verdâtres moutons
D’océans trompeurs...
En mers mortes
Que vous baignez de vos eaux
Parfois turquoise ou cristalline
Sur d’antiques statues d’albâtre
Vous répandez vos ors
Comme chant du cor
Aux ardentes couleurs
De vos couchers solaires...
Le long de vos côtes
J’aurai touché
Aux taches colorées
De vos toquades amusées
Serpentins multicolores
Odorants des bosquets fleuris
De vos robes princières
Vous étonnez encore
Mon regard ébahi
De tant de beauté...
En pieds d’été
Je me serai exilé
Vers d’autres lieux
Aux riches couleurs
Plus que précieuses
Vers d’autres ailleurs
Aux iris majestueux
Teintés d’une aura luminescente
Vers de splendides sphères
Aux dômes translucides...
Rival rivage
Toi qui fus de sable sage
D’étoiles de mer troublées
Au ciel embué des cœurs
Qui pleure
De nuages sans âge
En quête de jeunesse
De celle que rien
Ne vint troubler
Ni même oublier
Avant que ne naisse
La folle passion
Rouge feu rouge sang
D’émoi de rage...
Et toi c’est certain
Tu reviendras sans façon
À ta manière burlesque
Un jour ou l’autre
Abreuver mon cœur esseulé
De l’âpre goût d’amertume
De ces trop longues soirées
En ivresse prolongée
Sous la nuitée lunaire
En quête de l’éphémère bonheur...
Et lorsque l’ombre apeurée
Aura aménagé son nid
Du creux de nos draps
Au toit étoilé du monde
En passant sans d’arrêter
Sous le marteau aguerri
De l’horrible enclume
Je saurai vraiment
Qu’il y avait trop longtemps
Qu’il y fut pris trop de temps
À rêver au vrai bonheur.