Elle est belle
Lui est beau
Enrobée
Dans une soie de dentelle
Magnifique sari
Drapé
Dans un rectangle de lin
En guise de pagne
Pieds nus
Mains liées
Seins dénudés
Sur le sable chaud
D’une plage déserte
Sous le chant de la mer
À l’ombre de l’astre lunaire
Endormie elle s’étire
Engourdi de sommeil
Il veille il sommeille
Il croit qu’il vole
Il croit qu’il court
Vers elle
Le long des cannelures
Après les forts ressacs
Des écueils amoncelés
Et ils finissent enlacés
Dans le même rêve
Aux doigts des joncs d’argent
Au mitan du jour
La chaleur du souffle torride
D’un amour naissant
Se laisse porter
Par une brise marine
Vers le salin océan
En mouvements saccadés
Dans leurs yeux
Une étoile de coquillages
Colliers de perles nacrées
En cercles concentriques
Caressent leurs longs cous
Tandis qu’au pourtour
De leur corps bronzé
L’aura de leur amour
Brille au-delà de leurs rêves
De voyages au long cours
Autour de leurs hanches
Émoustillés sur la douce pâleur
De la fine peau suave
De leurs corps alanguis
Des rêves de coquillages
Frémissent et veulent s’envoler
Vers d’autres ailleurs
Où ils savent
Que la liberté palpite
Comme savoureux baisers
Échangés au soleil de minuit
Éternelles beautés
En vos langes langoureux
Sur les voiles translucides
De l’immensité créative
Vous enfantez la terre
En d’infinis baisers
Et vous voilà heureux
Et vous voilà terre
Et père et mère
Et mer et ciel à la fois
Par vos éternelles danses
Lascives
Si riches
Sous les vents cajoleurs
Vous aimez parfumer
Les cœurs
Des rêveurs sur les rives
Âmes à la dérive
Corps qui se grisent
Avant votre venue
Toi déesse ingénue
Si belle
Toi l’amant nu
Si beau
Amoureux de la terre
Et de toutes formes de vie...