je rêve je rêve
transpercée par cette nuit sans failles
perdue dans ces noirs corridors
où je me noie
où je me brûle
naviguée d'une maison qui s'écroule
à des yeux qui me jugent
des mains
qui me dépècent
je rêve.....
oh la discordance du jour et de la nuit
et je rêve je rêve
déferlent les insectes
enfin le ciel s'entr'ouvrre
se déploie
me libère
s'allège de nuages gris blancs mordorés
oh les nuages
eux seuls
m'affranchissent
de ma pesanteur
me défroissent sans plus de mots
si le cumulus dénonce
le silence revenu
c'est pour mieux dénoncer
me hisser
pour certains la débâcle
pour d'autres
un désarroi de coton
pour moi
au sortir de l'entre-nuit
la promesse striée
filandreuse discontinue
de mon être debout
enfin entourée
de la douce incertitude
des nuages