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Les souvenirs de son enfance sont si nets, qu’il ne lui est point besoin de faire de gros efforts pour se remémorer le conditionnement social dans lequel sa famille était plongée depuis toujours. Ainsi on ne nourrit pas les enfants avec de la poudre de perlimpinpin, fusse-t-il dans une timbale d’argent, le contenu aurait tout de même été insipide et en aucun cas propre à attirer la gourmandise et surtout la grandeur. Il était nain et à l’âge de cinq ans il n’était pas plus grand qu’une tige de coquelicot, avec des souliers huit fois trop grand pour lui, mais ses parents n’avaient pas les moyens de lui en faire fabriquer d’autres à sa mesure, il devait se contenter de la taille la plus approchante et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était mal chaussé !

Son père qui avait toujours voulu être du temps où il était jeune, militaire de carrière dans la marine. Il s’imaginait facilement tant son imagination était plus grande que lui, les mains posées sur le bastingage dans son beau costume et son beau chapeau à pompon sur un quelconque navire de guerre, sifflant comme il se doit pour saluer le drapeau ou accueillir un évènement propre à cette manifestation de salut, mais du fait de sa petite taille, il n’avait pu y être admis. Ainsi, il avait reporté ses espoirs et ses propres rêves sur son fils, mais quand il vit au fur et à mesure des années que son fils ne grandissait pas, mais bien pire encore, puisqu’il était nain, il en fut fort marri. Il dut ainsi convenir qu’il devait rester cantonner chez lui à regarder les autres, ceux qui avaient la chance d’être plus grand que lui, faire le job.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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