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Une pancarte fraîche peinte à la peinture à l'eau et percée de nombreux orifices pendouillait par son unique corde attachée au grillage fermant le trou béant de l'immense conduite d'eau de l'est de la ville ?
Elle annonçait la tenue du concours international de la Langue québécoise pour le 17 juin 2017. Elle priait fortement afin que les futurs aspirants pugilistes de la francophonie remplissent adéquatement le formulaire d'inscription en temps et lieu prescrit selon les normes admis pour un tel débat. C'était le débat des débats !
Raoul se targuait de posséder un langage des plus épicé. Certains diraient qu'il sentait le Chorizo lorsqu'il s'enflammait dans d'interminables palabres lors de ses envolées diffamatoires. Il est vrai aussi qu'il aimait bien se faire plaisir devant une foule en délire et que son vocabulaire très recherché devenait d'une audace acerbe lors de ces joutes oratoires particulières. Son caractère rétif et surtout très déterminé lui rendait bien la monnaie de sa pièce. Il avait le regard hautain et fier du conquérant. Il ne s'en laissait jamais imposer par quiconque n'était pas de son point de vue. Il aimait aussi porter cette chemise colorée aux immenses fleurs de bégonias rouge vif entremêlées de son rare feuillage flou. Il disait que cela lui donnait de l'ardeur au combat verbal.
En effet, Raoul Letartre aimait à jeter de la poudre aux yeux à ses éternels et nombreux détracteurs. Et ce qu'il aimait par-dessus tout et surtout, c'était d'utiliser la feinte, ces détours savoureux et souvent bien tortueux dans chacun de ses discours.
Il avouait candidement que la fin justifie toujours les moyens et que le succès se présente à ceux qui savent bien camoufler la vérité sous de nombreux mensonges.
Alors, pour qui connaissait la vérité, c’était bien la preuve, si besoin en était, que quelque chose ne tournait pas rond chez ce personnage loufoque et pourtant si attachant.