Il est un parc
De vert drapé
À l'aurore quand le soleil
Fuit la lune candide
En petits pas éperdus
Et qui avec patience attend
L'heure venue où la rose rose
Viendra s'épancher sous la tonnelle
À l'ombre cramoisie
Des doutes qui l'habitent
Quant à la Belle
Belle demoiselle
Aux longs cheveux ondulés
Sur ses pétales de boucles perlent
En coups de spatules
De vaniteux plaisirs mauves
En froufrous de soie
Comme de jolies joies
Diaphanes crinolines
Qui se font la ronde
Sur la portée toute fraîche
Écrite en pas de trois
En petits pas perdus
Sur l'énigmatique parchemin
Dessinés à l'encre rouge
Des saisons parfumées
À l'amour idyllique
Au chant du grillon
L'échanson ivre d'extase
Au luth s'accompagne et chante
L'ode à sa bien-aimée
Ainsi qu'entre les blés sauvages
Des temps révolus
Ballottés au souffle chaud
Du mitan convenu
Entre lever et coucher
S'y cache la jalousie
Près des rocailles fleuries
Où un banc de parc esseulé
Un banc animé
Un banc ami se languit
Et sur lequel aussi
À la nuit apparue
Un soir d'été
Se sont couchés éperdus
En rimes épanchées
Les mots abandonnés
Comme ces pas délaissés
Des amours enfuis
Qui se sont effacés
Au vent venu
Ayant traversé tard
Très tard sur le soir
L'âme du fantôme grégeois
L'esprit du va nu-pied
Le cœur du vagabond malandrin
Le feu dans ses yeux
Des cernes grisâtres d'albâtre
Près de ses lèvres pulpeuses
Léchées par une langue charnue
Amande gourmande d'être goûtée
À la saison des amours
Sous le cloître où il fait bon
Errant s'y promener
Au bras des fruits mûrs à cueillir
Au pas de la porte
Des ombres retrouvées
Le temps d'un court adieu
Auprès de son banc favori.