L'idée d'un larcin substantiel me taraudait l'esprit, en talonnant les cellules grises de mon cerveau évolutif depuis un bon moment déjà. Une cicatrice quasi permanente s'amusait à s'obstiner à danser sur mes sentiers neurologiques établis en permanence et ce depuis belle-lurette. Elle semblait avoir l'avantage et le vilain penchant de tarauder celles des âmes pures au profit de celles à l'allure louche, ténébreuse et quelque peu délinquante. Jamais je n'aurais cru devenir capable de me projeter un tant soit peu du côté de l'ombre pernicieuse des rêves abjectes des voleurs de grands chemins. Car je me sentais davantage un naufragé en quête d'un terrain solide où poser mes fondations solides.
Moi qui passais souvent pour un gros éléphant s'amusant à se dandiner gauchement dans une boutique de porcelaine partout où je me présentais, je n'aurais jamais pu m'imaginer me projeter dans un avenir prochain comme chef de file d'un audacieux vol de banque. Cela demandait la dextérité intellectuelle que je croyais ne pas posséder, souffrant en plus de ne pas avoir le physique agile. Quoique des fois, en contemplant les éclairs vifs sur mes iris qui s'ingéniaient à briller au-delà de mon territoire connu, je me disais que peut-être que oui je le pourrais. Me faisant ainsi un portrait mental nouveau genre, plus actuel de mes possibilités et croyances présentes, j'osai croire en un avenir meilleur, en un monde où les saveurs de la vie serait douces, sucrées et enivrantes.
Voilà pourquoi l'idée de colporter la bonne nouvelle, c'est-à-dire notre capacité de co-créer notre avenir en faisant de notre présent une réussite, m'apparait tout-à-fait justifié et justifiable.