Le rideau en guise de drap
Pour couvrir les salissures
Qui décorent le matelas.
J’ai essuyé les épluchures
Et les graines juchant le sol
Qui souillaient ta masure.
J’ai tricoté deux sparadraps
Pour refermer tes paupières.
Tiré le linge sur tes bras,
Il fait froid dans ta chaumière.
Etendue là, ma luciole...
Entends-tu encore mes prières ?
Sous ta couette de fortune
Qui t’habille comme un pétale,
Tu ne verras plus la lune
Et sa douce lueur d’opale.
Ma poupée, le temps souverain
A donné son coup fatal.
J’ai imploré la clémence divine
Quand on m’a retiré ton soleil.
Le coeur hérissé de te voir, victime
De mon essor et ses merveilles
Trop de discordance, je le crains
Entre ta présence et mon éveil.