Je veux une vie en forme d’arbre,
Aux larges racines ancrées dans mère Terre,
Bien plus vastes que le pourtour méditerranéen,
Et plus robustes que la pierre qui scellera mon corps ;
De longs bras vigoureux, aux courbes épanouies,
Fourmillant de vertes pensées d’un autre âge,
S’étendant au-delà de la voute céleste,
S’envolant par delà les lointaines vallées,
Et des mains palpitantes pour cueillir la vie,
Et de la sève en abondance pour nourrir les enfants
Qui s’étendent à mon tronc, d’une longue robe vêtu,
Le temps d’une sieste, sur la mousse, endormis.
Je veux une vie en forme d’arbre,
Et aux mornes saisons sentir l’eau de la pluie
Enrober ma chair et tapisser le sol asséché
De gouttes de bonheur encore à naître,
Tout d’un coup, emplissant l’espace Nature
De calme, de douceur et de volupté.
Je veux une vie en forme d’arbre,
Des beautés volages sur mes branches meurtries
Balançant leurs ailes au vent langoureux,
Et le charme d’une allée pour me reposer
Sous les rayons de soleil à demi enlacés.
Une vie d’arbre centenaire,
Au feuillage bercé par la brise,
Sous le bruissement d’un ruisseau,
Un soir de septembre.