Depuis quelques jours le comte De la Verriére, pour se préparer à la guerre contre voisin et néanmoins suzerain ,a installé son campement à limite nord de ses terres. Chaque, matin très tôt un jeune serf H., pataugeant dans un terrain vaseux que les cendre épandues chaque soir n'arrivent à pas à assécher , vidangeait les latrines au milieu de miasmes putrides. C est jeune homme mince et beau ,au nez aquilin légèrement tordu au bout, aux yeux bleus ... Il ne peut refuser cette tache: car la crainte larvée; la menace - effet du droit de l'Ost - et surtout le visage de la jeune fille de la tourelle du comté l'obligent et le retiennent.
En temps de paix H... est palefrenier dans les écuries du comte : tous les jours au lever du soleil ,il balayait ,charriait le fumier ,brossait les chevaux , les nourrissait et les abreuvait. Un matin ,en allant à la fontaine remplir les seaux, il leva les yeux vers la tourelle. De la porte fenêtre entrouvert qu'éclairait le soleil , il vit une jeune fille belle, frêle, au teint pur , dont le corps paraissait souple . Elle était allongée sur un lit, la tête sur un bras reposant sur un oreiller vermeil , la chaleur du printemps l' alanguissait. De son canezou légèrement échancré émergeait un demi sein , et une chair poupin. A cette vue le jeune serf frissonna , le regard fasciné ,le coeur ému. Est -ce une hallucination ? Est il le jouet de son imagination?. ..Il se ressaisit et saisit les seaux ,pensif, s'interrogeant "un serf servile peut il espérer serre dans ses bras, et embrasser la fille d'un comte ? Non elle destinait à une des têtes couronnées ou à des ducs aux casques panachés de victoires ...Ah! si cela était possible, il accepterait volontiers un joug plus sévère encore afin de pouvoir effeuiller ,déshabiller la jeune fille de la tourelle, de la prendre dans ses bras et de se jeter , avec elle dans la meule de foin.