Avant de tourner la page de mes vers fugaces,
Qu’une année nouvelle se profilant déjà, efface
Je te laisse ici le recueil de ce qui fut parfois,
N’a jamais été et ne sera plus comme autrefois.
Quelques mots éparpillés à même le sol,
Quelques textes sibyllins, sans parabole,
Des consonnes saugrenues et déplacées
Des voyelles baroques insoupçonnées
que je n’ai pas su,
dans nos yeux, réfléchir
ni sur le papier, coucher
Des nuits de transe à tripatouiller mon âme,
A guetter le bon vers, l’insondable épigramme,
Des petites lueurs d’éclair dans un corps torturé
Quelques gouttes de sueur sur du papier mâché.
Des mots insipides, catapultés sur des murs
Des cris, des sanglots, arrachés aux murmures
Esquissés sur des livres, des portraits sans nom
Des visages diaphanes aux lèvres vermillon.
que je n’ai pas dits,
que je n’ai pas dessinés
ni même un jour imaginés
et d’encre noire je les recouvrirai
pour ne jamais les partager.
Oh mon amour, un jour je serai devenue fatiguée
De courir après des syllabes muettes et révoltées
Pense aux histoires que j’aurais pu te raconter là-haut
Si on m’avait appris à jouer avec les mots.