P120 Raynald – La roue du temps

Depuis le début des temps

Dès son premier souffle

Dans la Conscience Première

De l’infinitésimale création

La roue tourna inlassablement

Et s’inventa des cycles

Des espaces sans frontières

Des temps incommensurables

Sans fin ni commencement

Sans rayon ni centre

Sans noumène ni phénomène

Sans contours connus

Ni existences reconnues

Dans tous ses états

Elle se promena

Roue dynamique

Créatrice de vie

Sans cesse renouvellée

Aux confins des univers

Au cœur du jeu de la Vie

Du neuf et de l’instantané

De l’opacité à la clarté

De l’éther à la matière volatile

Indicible et intangible

Roue de gaz et de trous noirs

Roue d'espoir et roue de désespoir

Roue de la connaissance inépuisable

Tourbillons stellaires

D'étoiles évanescentes

De naissances en renaissances

En passant par la mort

Vous êtes l'apparente illusion

De la véritable transformation

Éons et mésons

Dans une onde de choc

Venue de l'incréé

Avant l'instant propice

Du Big bang Primordial

Depuis le début des âges

Vous tournoyez inlassablement

Dans la danse divine

Pour le plaisir de l’instant nouveau

L'instant d'une histoire

D'une rencontre brève

D'une vie d'éphémères plaisirs

Des sens émoussés

Au rythme des saisons

Si vite passées

L'instant d'une idylle

Phantasmée

Au coeur alangui

D'éternels éternités

En ces nuitées

D'étoiles en voilage

D'un rêve émoussé

Au réel quotidien

D'un amour déjà vieilli

Dépassé par le présent

Futur inavoué d'un passé

Déjà obsolète

Avant que d'être né

Usé d'avoir été

Un souvenir volatile

D'un soir d'été étoilé…