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Elle avait enfin trouvé la solution: démonter le mainate et le mettre en maintenance: maintenance préventive, curative, corrective, elle s'en moquait mais surtout qu'il stoppe de remuer et en plus se taise

Depuis qu'elle l'avait commandé sur Internet suite à un mailing irrésistible, elle s'en était maintes fois mordu les doigts. Cet oiseau mécanique était juste un cauchemar, il détruisait tout dans la maison: jusqu'à la maie de son arrière-grand-mère qui montrait désormais des traces de griffures.  Sans parler de ses mains recouvertes de pansements et bandages qu'elle avait du mal à maintenir en place.

Tout avait pourtant bien commencé. Elle avait décidé de commander l'appareil pour faire rire sa petite fille Méline malade, toute maigrichonne dans des habits trop larges, incapable de sourire, le visage souvent figé dans la souffrance. Seules leurs visites au zoo et le passage dans la volerie des perroquets chatoyants lui allumaient l'œil d'une petite étincelle de joie.

Le paquet était arrivé. Le mainate démonté. Ça leur avait pris des jours de montage, le perroquet résistait, n'en faisant déjà qu'à sa tête. Et un matin alors que tout semblait perdu, l'oiseau avait soudain crié: "il n'y a que la maille qui m'aille, il n'y a que la maille qui m'aille".

Méline et elle, s’étaient regardées toutes les deux et avaient éclaté de rire, à s'en tenir les côtes. Le perroquet avait éclairé la maison de ses bruissements et de ses bavardages, on en oubliait son mauvais caractère et ses frasques destructrices.

Mais ça, c'était avant. Méline était partie, le mainate était resté, infatigable, increvable. Maintenant il ne restait qu'une seule solution: le démonter

Tag(s) : #Textes des auteurs
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