Comme tous les soirs en sortant du travail, je monte les escaliers quatre à quatre, balance mon sac et mon manteau négligemment sur la première chaise en vue et me « jette » littéralement sur mon ordinateur…Quelques minutes plus tard, parfois plus ou moins longues selon l’humeur de ce dernier, j’arrive enfin à accéder à ma boite mail que j’épluche en long en large et en travers à l’affût du moindre message qui proviendrait d’« Ecriture Creative ».
Rien. Choux blanc. Alors je répète scrupuleusement les étapes 1 à 4 comme tous les soirs depuis une semaine.
Etape 1 : Je vérifie les paramètres de ma boite, sait-on jamais… Depuis que j’ai synchronisé toutes mes adresses e-mail sur une seule, j’ai l’impression que certains messages passent à la trappe. Ça doit être ça. Internet, ça peut être très sympa quand ça fonctionne bien, mais une vraie plaie en cas contraire. Et faut pas avoir fait sept ans de médecine pour savoir que les plaies s’infectent vite…
Etape 2 : Je jette au cas où un œil dans le dossier « messages indésirables »… rien là non plus… Fichtre… ça ne me dit rien qui vaille…
Etape 3 : l’ultime vérification, « the » Vérification… Je me connecte à « Yahoogroupes » pour voir les messages en ligne…. Aïe…Aïe... Pas plus de messages que de beurre frais… Ça sent la panique là, non ?
Etape 4 : Ai-je bien envoyé la proposition en cours ? Une erreur de syntaxe dans l’adresse mail… ?
- Si oui, ouf… ça s’explique donc.
- Si non…. Aïe… Je passe en mode panique.
Aucun message d’Ecriture Créative… Internet n’y est pour rien. J’enfile donc la casquette « Mode panique », le regard sombre, les sourcils tombant, le cœur qui s’emballe… j’accuse le coup. Puis je reprends mes esprits. Après la vérification élémentaire de base, faut que je creuse le sujet.
Et si c’était la proposition qui était en cause ? Je la relis. « Une semaine sans ». Elle me semble plutôt « ouverte », avec un peu d’imagination, tout le monde doit pouvoir sans sortir. Pas de contrainte précise en dehors d’un style plutôt léger. Pas de mots ni de longueur de texte imposés. J’appelle deux ou trois copines au téléphone pour un sondage express. Elles sont hilares.
La première, spontanément me répond : « une semaine sans ma fille »… wahoooou… , le bonheur assuré, plus de culottes qui traîneraient dans la chambre, plus de réflexions du genre « t’es trop veille, tu peux pas comprendre les jeunes » ou « au fait, ce soir je sors en boite avec mes copines et je ne sais pas à quelle heure je rentre »… le repos assuré, quoi !
La deuxième soupire et me répond : sans hésiter, « une semaine sans ma belle-mère ». Il faut dire que sa belle-mère est un véritable tyran... Elle pourrait en écrire un roman. D’ailleurs, elle en profite pour me raconter les dernières anecdotes croustillantes à ce sujet.
Enfin, la troisième réfléchit et me dit « une semaine sans mon boss ». Elle est sur le point de l’envoyer au Prud’hommes, donc il y aurait matière à discourir, surtout sur ses attitudes douteuses avec ses employées féminines …
Bref, trois copines, trois idées différentes selon l’environnement dans lequel elles vivent. Ce n’est pas si compliqué que ça non ?
Alors, c’est quoi le problème ?