Les plumes légères des pollens volent parmi les fleurs du poirier, délicates
Telles des couronnes de princesses d'une histoire de fées des Carpates
L'herbe tendre pointe son nez et les jeunes merlots cherchent les lombrics
Qui s'y tortillent
Odeur profonde et âpre du genêt et celui envoutant des narcisses jonquilles
Terre ressuyée qui sent l'humus frais et où les primevères s'installent à foison,
Jaunes, pales et inodores
Puis au ras de mon nez éphémères violettes, offertes au soleil bouton d or
Ciel lavé, bleu pâle et crémeux, je te contemple, ce jour du fond de mon jardin
Avec un livre béant pour seul compagnon de ma vaste solitude.
Lors je te compare au ciel ma jeunesse emplie de plénitude,
Dans cette ile que l'on nomme toujours, Ile de la beauté,
Et qui m'a inspiré tant de belles aquarelles, au lavis dégradés
Maintenant, plus rien n'y est, ni l'envie, ni même l'inspiration,
Alors je reste là, isolée, face à ma résignation,
Au fond de ce jardin pourtant tellement pimpant.
Et je contemple ainsi, amèrement, sans émoi ce printemps
Avec seulement dans ma tête ce triste sentiment
Que rien ne renaitra plus, le temps est accompli
Oh ! Toi printemps qui aussi bien, est cette année pourri !