La centième. Mon cœur bat follement. Comme à la première.
Il paraît que sans stress, on n'est pas un bon comédien. Qu'il faut avoir cette angoisse, nourricière de talent, du bien joué. Heureusement, que cela ne va pas jusqu'à la nausée. Du moins, pour moi !
Dans l'instant, ma mémoire se refuse à fonctionner. Je ne sais plus rien. Mon cerveau est un désert. Je tente de rassembler de pauvres bribes du personnage que je suis. Plus que quelques poussières de secondes….
Le tambour, dans ma poitrine, accélère ses battements. Bruit envahissant, oreilles paralysées.
Mes jambes n'arrivent plus à gérer ma « trouille ».
Mes mains, liquéfiées, s'essorent comme elles peuvent.
« Vous-même, n'êtes-vous point nourri de cet autre espace ? »
Le signal ! Brouillard effacé d'un coup.
Le pas ferme, Rebecca entre en scène, pour la centième de « La Poudre aux Yeux ».