Un matin, je suis né
A la vie. J’ai crié !
Le sablier du temps
Alors s’est enclenché.
Au début, lentement,
Le sable s’est écoulé.
J’ai grandi doucement,
Enfant émerveillé.
Puis, je fus impatient
D’atteindre mes vingt ans.
Mais, le temps, inconscient,
S’étirait. Le forban !
Pourtant, voilà qu’un jour
J’ai passé les trente ans.
Deux enfants, des amours,
Occupaient mes instants.
Et le temps qui antan
Refusait de passer,
S’est enfui brusquement
Sans vouloir s’arrêter.
Le temps s’en est allé
Ainsi que mes enfants.
Je suis seul, désormais,
Et n’ai plus de mordant.
Le dernier grain de sable
Va bientôt s’échapper.
Je mourrai, misérable,
Le cœur plein de regrets.
Que n’ai-je profité
De chaque heure, chaque minute !
Mon temps fut gaspillé.
C’est trop tard... Et puis, zut
!