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De toute ma faiblesse
Je suis à toi
Je suis ton fils et ton âme
Quand le courage m'abandonne
Quand mes mains ne peuvent plus rien saisir
Qu'elles n'ont plus la force de frémir
Au doux vent du soir
Quand mes yeux s'éteignent
Je suis à toi de toute mon âme
Je te dois tout ce que je suis
Quand je suis fort aussi
Quand mon regard est fier
Que le monde se soumet à ma rage de vaincre
Que mon royaume repousse les frontières des autres royaumes
Quand je conquiers
Quand je séduis et que mes mains ont la caresse dure
Je suis à toi, de toute mon âme
Je suis à toi
Je te rends grâce pour la vie donnée
Pour l'amour donné et perdu
Pour les peines et les malheurs
Les angoisses et les luttes
Les hontes et les renoncements
Je te dois tout ce que je suis
Je suis à toi
Je me rends à genoux près de toi
Je te demande pardon
Pour mes colères
Mes ironies
Mes yeux jaloux et furieux
Je me rends près de toi à genoux
Et s'il te plait
Je pose ma tête sur tes cuisses couvertes d'un joli tailleur
Et je prie
J'espère ta main posée et chaude
Ta large main hésitante et pudique
Les yeux fermés je vois tes yeux remplis de larmes
Tes joues qui rosissent d'émotion
Oh ma maman enfantine
Timide petite fille
Mère docile enfermant une mère si révoltée
Oh ma double mère
Ma mère surprise
Ma mère Janus
Ma douce dangereuse mère
Ma belle terrible mère
Ma tendre cruelle
Mon aimée indifférente
Ma mère sainte folle
Oh ma multiple
Comme j'ai soif de poser ma tête sur tes cuisses élégamment vêtues
Soif de sentir la chaleur de ton corps réservé
Ton sang bouillant de retenue
Parcourant tes veines
Battant contre mes joues
Je ferme les yeux et je t'aime à m'évanouir
Je suis une épluchure sur le sol
Je suis un gravillon sur la route
Je suis une poussière dans le soleil
Une graine dans le vent
Je t'aime tant
Je ne suis plus rien d'autre que ce sentiment
Un battement d'aile silencieux
Une nuit infinie pleine d'étoiles
Mon cour explose de te contenir avec tout l'amour du monde
Maman, maman, maman,
J'éclate d'amour
A te donner
Je presse ma joue contre tes jambes et je ne suis plus rien d'autre qu'un univers de désir
Ta pensée me comble et me déchire
Tu n'es plus
Et comme je te sens !
Enfin je suis de retour dans ton amour
Enfin je peux te donner mon cour
Fais-en ce que tu veux
Dévore le si tu veux
Je veux te nourrir pour l'éternité des spasmes de mon âme comblée
J'aime tout ce que tu as été, ta jeunesse, ta beauté, tes douleurs
Tes tourments, tes folies, tes subtilités innombrables
Tes silences, tes regards, tes assourdissants assommants affolants délires
Maman je voudrais revoir tes pieds tes mains tes cheveux
Noyer ton corps de larmes précieuses
Maman je voudrais
Je voudrais pour toi faire des couronnes de printemps et d'étés
Te nourrir des mannes de mon rêve de toi
T'offrir les sucs délicieux de la tendresse d'un fils au cour mûr
Oh maman, maman
Ma mère douce
Ma mère au sourire de travers, ma mère qui a mis fin à ses jours
Ma mère triste
Oh ma mère, splendide tristesse errante
Ma mère, ruine vivante, désordre et déréliction
Tu ne t'es pas laissé vieillir
J'aurais tant voulu te voir flétrie
Pour porter sur toi un regard réparateur
Tenir dans mes mains balsamiques les nouds de tes doigts
Poser doucement ton corps léger et perclus
Sur un lit de mousse et de pétales
Te raconter des contes à rêver debout
Tu es la femme d'où je viens
Ma terre mon ciel mon espace
Mon souffle
Tu es la femme où je reviens
Ma planète ma géographie
Mon Euclide et mon Einstein
Tu as fait les lois de mon univers
Ma respiration est le prolongement de ton souffle
Ma vie t'appartient
Je suis à toi de toute mon âme
De toute ma vie

Tag(s) : #Textes des auteurs
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