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Quelques jours après, Muriel revint à l’appartement, elle voulait revoir Juan seule à seul. Elle frappa à la porte et attendit. Elle avait les mains moites et tremblantes. Elle se les tordait, rouge d'impatience. Le battant vibra, puis s'ouvrit. Soudain, il fut là. Il semblait avoir récemment pris une douche, ses cheveux noirs et encore humides tombaient en mèches épaisses sur son front. Il portait un T-shirt rouge coquelicot qui lui allait à merveille. Il la vit, il sourit. Elle murmura un « bonjour » presque inaudible. Il n’y avait rien de nécessaire dans ce bonjour, mais elle le plaça pour meubler le silence trop prenant qui s’installait déjà. Il la fit entrer dans le petit couloir et la mena vers le salon. Ils se sourirent, ne sachant que dire. Et ainsi ils continuèrent à s’observer, ne croyant pas à leur bonheur. Ils étaient l’un en face de l’autre, ne se touchaient que par le regard, mais ils auraient pu mourir ainsi dans leur bonheur d’être ensemble, réuni sous le même toit. Finalement, Muriel prit la parole : « Je suis heureuse que Marie nous ait présenté. » Juan sentit sa gorge se serrait et une vague de bonheur déferlait dans son ventre. « Moi aussi. » furent les seuls mots qu’il réussit à articuler. Il regarda ses belles mains, qu'elle avait posé sur ses genoux. « Elle semble calme. » pensa-t-il. Il était comme hypnotisé par cette vue, par cette jeune femme. Alors qu’il n’avait jamais souhaité n’être qu’avec sa sœur, il se prit à espérer qu’elle ne rentrerait jamais, qu’elle le laisse seul avec Muriel pour le restant de sa vie.

 

Dali arriva soudain. Il contourna le canapé et vint s’asseoir devant eux, penchant doucement sa belle et longue tête sur le côté. On aurait presque dit qu’il réfléchissait. Muriel sourit et tendit sa main vers le pelage blanc. Mais elle ne savait pas comment s’y prendre et Juan le vit. Il s’approcha d’elle et lui prit doucement la main. Il la guida vers l’oreille et lui montra sans un mot comment gratter le creux Elle sourit et il ne retira pas sa main, même quand elle s'arrêta. Il glissa ses doigts entre les siens avec une telle lenteur que Murielle crut devoir l'y obliger.

 

Et soudain, n'en tenant plus, elle l’embrassa. La palette de couleur qu’il crut voir n’était qu’une hallucination, mais elle représentait tellement bien ses sentiments qu’il ne garda que ce souvenir des couleurs entrelacées.  Il pensa à son T-shirt rouge qu’il avait mis le matin même et qu’il avait passé un temps fou à chercher et se félicita de ce désir étrange de vouloir porter du rouge. Il observa la jeune femme et eu un sourire malicieux en entrevoyant la couleur rouge de son soutien-gorge.

 

Elle se demanda soudain si son soutien-gorge rouge se voyait à travers le chemisier blanc. Elle se demanda, si la demi-heure qu’elle avait passé à le laver avait été d’un quelconque intérêt finalement. Elle se demanda si le sourire malicieux qu’il venait d’avoir était du au bonheur que lui évoquait cette couleur ou à un désir plus physique que moral.

« Joli rouge, je suis sûr qu’il irait bien aussi à tes lèvres si joyeuses… »

Elle reposa ses lèvres sur les siennes, coupant sa phrase. Mais la réponse qu’elle avait eut était la meilleure. La couleur du bonheur et de l’amour n’était-elle pas le rouge ? Le rouge du bonheur, de l'amour. Le rouge de la passion.

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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