En hiver,
Tu te terres, t’enterres toute entière
Dans ce tombeau qui est ton repère.
Repliée comme dans une prière,
Tu souhaites oublier tes hiers.
Chaque année, tu réitères,
T’offrant un sommeil prospère,
Accumulant le nécessaire
Pour contrer ce qui t’exaspère.
Réveillée par la lumière,
Tu t’étires, te dépoussières,
Comme entartrée de calcaire
Un nouveau sang dans tes artères.
Tu te relèves droite et fière,
Prête à brandir ton cimeterre
Pour combattre Lucifer
Et braver les flammes de l’enfer.
Myriam
***
HIVER
Dame Nature tremblote,
Dame Nature sanglote.
Sous un ciel de glace,
Pas après pas,
Automne a laissé place
A Hiver et ses frimas.
Pudiquement, les arbres, dépouillés de leurs atours,
Dégringolent en cascades de diamant.
Dans le brouillard givrant,
Un soleil timide et repentant
Paillettent leurs larmes argentées d’étincelles d’amour.
Les animaux frileux se terrent
Tout au fond de leurs repaires.
Recroquevillés, bien à l’abri,
Pour une très longue nuit,
Peuplée de songes et de chimères.
Douce mort imaginaire !
A tire d’ailes, les oiseaux à l’unisson,
Envolent leurs délicates romances
Vers de lointains horizons.
Et soudain, dans les collines, le silence
Se cotonne d’une blanche pelisse.
Pour le Père Noël, c’est signe de voyage.
Alors enfants soyez très sages !
Devant sa porte, sur la neige gelée,
Dans les traîneaux de rouge et d’or enluminés,
Tous vos cadeaux éparpillés
Rêvent d’être enfin distribués.
Alors, même, si nos vœux de bonne année
Sincères et partagés,
Seront demain vite oubliés.
Qu’il est bon de s’abandonner
À la chaleur des fêtes de fin d’année !
A la lueur des flammes endiablées
D’un joli feu de cheminée,
Il sera doux de saluer février.
Puis, sans bruit, sur la pointe des pieds,
Hiver fatigué et obligeant
Furtivement, s’évanouira au Printemps.
Chrystelyne
***
Tableau d'hiver
Un dessin sur la toile
Couleurs de mon chagrin
C'est ton cœur sans encrage
Comme poudre d'étoile...
Se perdant aux mirages
D'amours sans lendemain
Ton âme sans visage
S'est noyée en chemin.
Ces tourbillons changeants
De mille flocons blancs
Effacent les contours
De ton lointain retour
Et mon âme sans âge
Doucement se flétrit
Naufrage infini
En sa cage d'oubli...
Domi
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HIVER
O vous tendres flocons
qui chatouillez ma joue
nuages de coton
qui dansez éperdus
l'enivrant tourbillon
de vos allées-venues :
dans le ciel vif et froid
de l'implacable hiver
vous vous posez sur moi
à l'endroit à l'envers.
J'essaie de t'attraper
subtile fleur de neige
mais déjà tu as fui
poursuivant ton manège.
Là, au fond de ma main
que je creuse en berceau
il ne me reste plus
pour noyer mon chagrin
qu'un petit lit de pluie
et quatre gouttes d'eau.
Cloclo
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Hiver perdu
Un p'tit tour au jardin
Mes amis, ce matin
Oh, la tendre surprise
Dans la pelouse, prise
Enfouie, discrète,
La première fleurette
Du printemps qui s'avance
Avec tant d'impatience
Dis, jolie primevère
As-tu vu passer l'hiver ?
Sais-tu que les humains
Craignent grande misère
Pour les lendemains
De notre mère la Terre...
Mais toi, innocente
Ta joie rayonnante
Redonne l'espérance
A nos folles errances.
Domi