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Si vous avez quelques minutes pour écouter ma version

et cesser une fois pour toutes de juger mes émotions

si même ainsi, coûte que coûte, vous niez ma décision

je quitterai alors la route sans plus aucune illusion

 

 

Alors, asseyez-vous et donnez-moi votre attention

il s'agit de ma survie et non pas de votre pardon

ce que j'ai à dire ne mérite aucune absolution

je me mets totalement à nu, que vous le croyiez ou non

 

 

Oui, j'ai pêché par trop d'amour mais ne me jetez pas la pierre

j'étais jeune et surtout, il m'a ouvert à la lumière

je n'ai pas su tout gérer et ai fait face à la misère

qu'engendraient les larmes meurtrières qui coulaient de mes paupières

 

 

Il m'avait offert le monde et j'ai cru à ses paroles

aveuglée dans une passion qui, peu à peu, me rendait folle

folle de lui et des promesses dont les autres encore rigolent

mais ne jetez pas à la pierre à qui, par amour, s'abandonne

 

 

Ce fut le cadeau d'une vie à laquelle j'avais renoncé

une chute vertigineuse sans repères où m'accrocher

et il vint, premier regard et sourire bouleversés

prendre ma main dans la sienne, peut-être pour mieux m'apprivoiser

 

 

Mais j'ai serré cette main aussi fort que je pouvais

et j'ai erré dans sa vie, aveuglée comme il le voulait

son amour était si grand, son amour était si vrai

comment donc ouvrir les yeux sur un crime si parfait ?

 

 

Il a tué l'innocence de l'enfant qui vivait en moi

et qui pleurait pour les fêlures de son ultime combat

déchiquetant cette lumière qu'il n'avait donné autrefois

en ne laissant sur le pavé qu'une épave aux abois

 

 

Alors j'ai pris l'arme assassine et l'ai regardé dans les yeux

et lui, perdant de sa superbe, joua encore à l'amoureux

les tripes en sang, ce fut ma douleur qui fit feu

... et il tomba, les bras tendus vers d'autres cieux !!!

 

 

Je n'étais qu'une enfant qui n'a pas su grandir

caricature d'une femme qui omit de mûrir

je n'étais qu'une peur vivant de souvenirs

revêtissant l'habit de ces clowns sans désirs

 

 

Je n'étais qu'une enfant pas préparée à ça

à l'assassine douleur qui nous transperce l'âme

je n'étais qu'une larme hurlée à bout de voix

dans le silence hostile où l'on baisse les armes

 

 

Je n'étais qu'une enfant atteinte dans sa chair

qui cria à la mort de tant de déchirures

laissant le sang couler au long de ses prières

pour demander à Dieu de panser sa blessure

 

 

Et l'enfant a fait place à la femme meurtrie

laissant pour tout bagage que tristesses et rancoeurs

dis-moi comment, dès lors, accepter d'être en vie

alors que je n'aspire qu'à rejoindre l'Ailleurs .....

Tag(s) : #Textes des auteurs
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